La première fois

Elle se regarde dans le miroir
Sur elle son regard a changé
Elle apprécie ce qu’elle peut voir
Depuis qu’elle se sait désirée
Un simple regard a suffi
Maintenant elle sait qu’elle peut plaire
Depuis que cet homme lui a dit
Et pour tout dire elle se sent fière

Elle a eu du mal à le croire
Il faut dire qu’elle s’est convaincu
Quand elle se regardait le soir
Que plaire elle ne le pourrait plus
Alors elle s’était oubliée
S’occupant bien de ses enfants
Plus trace de sa féminité
Plus de jupes et plus de collants

Petit à petit elle s’enfonce
Dans le quotidien d’une maman
Comme au sein d’un buisson de ronces
Dont on se griffe à chaque instant
Les blessures ne sont pas visibles
Mais elles n’en sont pas moins fatales
Elle aurait pu être risible
Si elle ne semblait pas si mal

Alors quand un jour on lui a
Juste donné quelques mots tendres
Son cœur s’est senti en émoi
Renaissant de ce tas de cendres
Elle voulait pouvoir à nouveau
Plaire à celui qui l’a touchée
Qu’il lui offre encore de doux mots
Comme autant de tendres baisers

Elle a lentement pris le temps
De reprendre confiance en son corps
Tout d’abord en se maquillant
Remettant ses bijoux en or
Le regard des gens dans la rue
A l’école lorsqu’elle doit sortir
Elle se sentait redevenue
Une femme sentant s’épanouir

En elle les désirs de son être
S’offrant parfois sur des clichés
Les mots de cet homme pouvaient mettre
Le feu en elle et l’habiter
Prenant confiance elle choisissait
Les tenues qu’elle voulait bien croire
Que cet homme saurait apprécier
Et parfois elle lui faisait voir

Sa prise de conscience lui permit
De comprendre qu’elle ne voulait plus
Etre cette femme pour qui le mari
Ne faisait que le convenu
Elle désirait que le mystère
L’aventure et le renouveau
Viennent pimenter sa vie sur terre
Rendre chaque jour un peu plus beau

Aujourd’hui elle se trouve belle
Ses courbes sont sexy à ses yeux
Dans son ventre comme des étincelles
C’est la première fois pour eux deux
Elle va enfin pouvoir poser
Ses lèvres sur ce corps qui palpite
Jouir même s’il faut en crever
Prendre son temps ne plus aller vite

Elle se sent femme et désirée
C’était tout ce qu’elle n’avait plus
Pour cet autre se déshabiller
Contre son corps se trouver nue
Se sentir sous ses doigts agiles
Femme et ressentir des plaisirs
Qu’il la façonne comme l’argile
Et qu’il l’emplisse de désir

Elle a chaud et elle sent déjà
Que son corps est comme affolé
La moiteur qui monte d’en bas
Lui fait sourire à son reflet
Elle finit de mettre le manteau
Et soudain une envie coquine
Elle quitte ses dessous un peu tôt
Pourvu que cet homme le devine

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