Certains à gauche comme à droite, se demandent, d'où sortent ces nouveaux "villepinophiles". Dominique de Villepin, c'est l'homme du CPE, c'est l'homme des basses manoeuvres chiraquiennes nous dira un Lionel Jospin à la digestion difficile... Mais de Villepin, c'est aussi l'homme du discours contre la guerre en Irak à l'ONU, c'est aussi l'homme que Nicolas Sarkozy voulait pendre à un croc de boucher. Dominique de Villepin, c'est un physique et qu'on ne vienne pas me dire "je ne l'ai pas remarqué, la politique c'est du fond !", parce que la politique c'est aussi des personnalités qui incarnent des idées. Concernant Dominique de Villepin, il est difficile de dire quelles idées de politique intérieure il incarne, mais il incarne ! Il incarne une partie de l'identité nationale française vu de l'étranger. Il incarne "une certaine idée de la France", l'homme qui brandit à l'ONU l'indépendance de la France face à la volonté américaine d'envahir l'Irak. Ce discours mémorable lui confèrera, pour longtemps encore, une stature d'homme d'Etat. Il incarne la victime qui se bat avec panache contre un pouvoir tout puissant, tout ce qu'on peut attendre d'un Français, forcément, imprégné de la culture révolutionnaire. Dominique de Villepin incarne, enfin, l'anti sarkozysme parce qu'il en est l'exacte contraire. Il est l'autre visage de la droite, celle du gaullisme (sur le plan de la politique étrangère, au moins), celle qu'on ne trouve qu'en France. Si nous devions le décrire physiquement, il nous faudrait employer les adjectifs contraires à ceux que nous utiliserions pour décrire Nicolas Sarkozy. Par sa démarche, par sa diction, par son phrasé, par ses références historiques, par sa langue riche, ect... Il est le contraire de notre Président. Il incarne la France d'avant la rupture sarkozyste, celle qui se plaisait de De Gaulle à Chirac, à revendiquer les droits de l'homme, l'exception culturelle française, l'indépendance de la nation, à l'occasion de discours qui se voulaient historiques ... Cette France semblait arrogante peut être, mais elle n'avait pas besoin de partir à la recherche de son identité nationale, tant celle-ci était incarnée au plus haut sommet de l'Etat.