Je cherchais l'autre matin un roman qui pourrait par sa qualité rivaliser avec ma dernière lecture. Dur dur en effet de passer après une
grande découverte. Pour ne pas fausser le jeu, comparer ce qui n'est pas comparable, et passer un moment moyen avec un roman qui aurait pu offrir bien plus s'il avait été dans d'autres
circonstances, j'ai préféré taper dans la valeur sûre!
On m'avait pourtant prévenue que celui-ci était un peu moins bien que les autres. Mais que voulez-vous, je suis en quelque sorte amoureuse d'Adamsberg. Comme tout le monde, lui aussi, il a bien
fallu qu'il débute. C'est donc avec un grand plaisir, que ma lecture n'a d'ailleurs pas contredit, que je me suis lancée dans les premières aventures de mon enquêteur préféré!
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" Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ? " Depuis quatre mois, cette phrase accompagne des cercles bleus qui surgissent la nuit, tracés à la craie sur les trottoirs de Paris. Au centre de ces
cercles, prisonniers, un débris, un déchet, un objet perdu : trombone, bougie, pince à épiler, patte de pigeon... Le phénomène fait les délices des journalistes et de quelques psychiatres qui
théorisent un maniaque, un joueur. Le commissaire Adamsberg, lui, ne rit pas. Ces cercles et leur contenu hétéroclite sont de, mauvais augure. Il le sait, il le sent : bientôt, de l'anodin
saugrenu on passera au tragique. Il n'a pas tort. Un matin, c'est le cadavre d'une femme égorgée que l'on trouve au milieu d'un de ces cercles bleus.
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Cette critique sera rapide! Je vous ai déjà parlé du style que j'adore et des personnages incontournables de Fred Vargas ici, ici et ici ! Pas de changements significatifs, si ce n'est que s'agissant d'un de
ses premiers romans, on voit à plusieurs reprises qu'elle n'a pas trouvé son "style définitif". Mais justement, à force de lire des histoires différentes écrites de la même façon, cela fait du
bien aussi de découvrir un auteur lorsqu'il n'a pas encore adopté une façon d'écrire bien définie.
L'intrigue est sympa, et surtout très bien construite. Je trouvais, au début, que Vargas faisait une part un peu trop grande aux "à côtés", mais outre qu'il permettent en fait de fournir aux
lecteurs des renseignements personnels sur les futurs "personnages habituels", finalement ils se révèlent faire partie intégrante de toute l'histoire! Une fois la lecture terminée, il reste donc
l'impression de quelques petites longueurs, tout de même, mais surtout d'un très très bon début de carrière de romancière.
Moi qui pourtant déteste lire dans le désordre, j'avais commencé Vargas avec Pars vite et reviens tard, au moment de sa sortie au cinéma. Je ne savais pas qu'il s'agissait plus ou moins de
suites, pas dans les intrigues, mais parce que les romans évoluent avec Adamsberg, et j'étais donc tombée pile au milieu. Avec les trois qui apparaissent dans ce blog, j'avais plutôt tapé dans
les derniers. Me voici donc retournée au début! Pour celles et ceux qui auraient fait comme moi, je vous conseille vraiment celui-ci en particulier, non pour la qualité globale du roman, à ce
titre là je pense que Dans les bois éternels restera mon préféré, mais parce que celui-ci lance la série, et donne, sur la partie vie personnelle du commissaire, de Camille et de Danglard des
éléments que l'on retrouve sans cesse ensuite, sans forcément savoir d'où ils sortent.
En bref, c'est trop bien! Mais vous savez aussi qu'en matière de Vargas je ne suis que très peu objective...