Qu’on se le dise, le folk est peut-être la tendance de l’année 2010, mais il y en a qui font de la résistance et l’ampli hurle au point de proposer une sortie d’un album un peu particulier « Melun is not Dead ! ». Un collectif de jeunes représentants de la musique s’invitent et partagent leur goût pour le rock...
Objectif ?
Depuis cinq ans, la Communauté d'Agglomération Melun Val de Seine met en œuvre une politique de développement des musiques actuelles, en soutenant les musiciens issus de son territoire et en allant à la rencontre des publics. Avec cet album elle signe avec fierté un produit naturel qui regroupe la pop rock incisive, du métal, un morceau rap et un titre reggae. Les fans de rock subtil vont avoir une crise cardiaque s’ils écoutent l’album en entier. Alors petit décorticage en règle s’impose.
Le rock, oui, mais tout de même… pas n’importe quoi !
L’album nous fait découvrir ce qu’il se passe chez nous en dehors des produits commerciaux made in Star Ac’ et c’est tant mieux. Néanmoins, il y a vraiment de tout et il est indispensable de mettre une étiquette : « Le son diffusé peut heurter la sensibilité du public habitué à un rock sensuel ».
D'une part, nous avons du métal américain avec des beuglements, des roulements de batterie hystériques, des guitares qui hurlent avec entre autres le groupe Madame De Montespan avec leur titre « Une Minute Contre l’Eternité » à cheval contre le rebelle sans revendication et une voix d’un pré-ado dans la veine d’un Kevina au MacDo d’Elie Semoun. C’est un son appelé par mes soins du « rock bourrinois » : On écoute et on coupe le son.
Les moments intéressants
Et d’autre part, nous avons cinq titres sur les quatorze qui méritent vraiment qu’on s’y attarde un moment. Si vous avez aimé le dernier album de The Love Me Nots, vous allez avoir un coup de cœur pour Etikal Lab qui ouvre l’album avec « You Must Wait ». Son incisif, rock pénétrant à la rythmique indé qui balance ! Never On Tv (you will Never appear On Tv) s’inscrit totalement dans le rock Radio 4 avec “That’s The Way It Is” à la voix qui tend vers du Nick Cave.
Jul avec « Until The End » est une petite balade à la guitare sèche, aux petits oiseaux qui nous font rêver à un pique-nique entre amis plutôt bon esprit lorsqu’on regarde la neige tomber par la fenêtre en ce début de février. Et on clôt le tour d’horizon des morceaux intéressants avec Elejia qui chante aux fréquences dignes d’un Gossip « Ces moments-là » et enfin, Coprernic qui est un rock expérimental tout comme aurait pu leur souffler Massive Attack avec « Sweet Love » !
Melun Be or not to be dead?
Une question shakespearienne demande une réponse claire : oui, le rock n’est pas mort à Melun pour deux raisons. Soit, les hurlements réveillent les morts assurément, soit, les autres groupes s’inspirent de leurs pairs pour proposer quelque chose d’intéressant. Un concept attachant pour mieux apprendre à les connaître. Par contre seulement cinq titres, c’est un peu court, néanmoins, on ne reste pas sur notre faim rock quand on les écoute.