Darksiders est en effet un savant mélange de ce qui se fait de mieux dans le genre du "beat them all" à la Diablo, ainsi que dans celui du jeux d'aventure linéaire à la Zelda. Alors si comme moi vous attendez le premier comme le messie, et que vous êtes trop vieux pour le second, ruez vous sur Darksiders. Ce jeu a toute sa place dans ma rubrique « voir le jeux vidéo comme un film de cinéma » tant l'immersion dans son monde chaotique est totale et addictive.
Scénario :
Il s'agit ici de ce que l'on pourrait appeler un scénario « réalistement augmenté » : l'histoire de Darksiders commence à l'époque contemporaine, où trois royaumes se disputent la suprématie de l'univers : le royaume des anges, le « bien », les hordes démoniaques, «le mal», et entre ces deux entités se tient le royaume terrestre des hommes. Au centre de cet affrontement, le conseil est chargé de maintenir un équilibre entre ces entités. Le héros que l'on incarne fait partie du bras armé de ce conseil: c'est un «cavalier ». Ce dernier est accusé d'avoir pris fait et cause pour le mal et d'avoir précipité la chute du royaume des hommes. Après un enfermement de 100 ans, notre héros, répondant au poétique nom de « war », est renvoyé sur une terre dévastée et largement colonisée par des hordes de démons avec à leur tête un « grand méchant », le dévastateur, afin de mettre fin à cette situation. Notre héros devra naviguer entre différentes alliances, s'appuyer sur des démons mécontents du leadership du «Dévastateur», il lui faudra aussi tenir compte du courroux du camp du «bien», qui lui en veut depuis son faux cent ans auparavant. Bref, un véritable sac de noeuds qui réjouira les amateurs d'héroic fantasy par sa complexité et ses rebondissements. Notons que la conduite du jeu est très linéaire, à la Zelda.
Mise en scène:
Et là, tous les fans de comics seront d'accord, on reconnaît la grande patte de Joe Madureira, alias Joe Mad de chez Marvel – cité parmi les dix artistes les plus influents de tous les temps par Wizard Magazine, il est en effet le symbole de l'apogée des comics des années 1990 aux U.S, s'il vous plait -. La mise en scène est donc d'abord et avant tout esthétique, graphique : on est plongé dans un monde terrestre pourri par le chaos, des cathédrales démoniaques aux lignes gothiques remplacent les grattes ciels, des démons cornus – qui ne sont pas sans rappeler les démons de Diablo – patrouillent et livrent une lutte sans merci aux derniers anges – qui, eux, sont la copie conforme de l'archevêque Tyrael de Diablo II...- restant sur terre. Le rythme de l'aventure est soutenu, et ne manque pas de retournements de situations, vous pourrez facilement rester accroché une nuit durant à Darksiders – la durée de jeu est d'une quinzaine d'heures -
Interprétation:
Il est sûr que ce n'est point le point fort de ce jeu. En effet, on incarne une espèce de machine à tuer, maniant tantôt l'épée ou la faux, tantôt le pistolet, et qui est programmé pour remplir sa mission. Néanmoins, les cinématiques montrent un héros torturé, entre fidélité au conseil dans l'accomplissement de sa mission, et quête de la vérité de soi. La véritable richesse réside dans des PNJ aux personnalités riches, ayant une véritable histoire et des intérêts divergeants.
Immersion :
Comme je l'ai déjà souligné, on est happé par la profondeur du jeu, tant esthétique qu'au niveau du scénario. Un aspect intéressant de Darksiders est aussi la diversité des combos que peut effectuer le personnage, on se délectera de nouveaux coups, et de nouvelles attaques au cours du jeu – notamment la possibilité de se transformer en un espèce de démon géant capable de balayer une dizaine d'adversaires d'un seul coup, cet aspect réjouira les amateurs de Diablo – like.
Au final, Darksiders surpasse son grand concurrent de la rentrée, j'ai nommé, Bayonetta : en faisant son marché chez les plus grands (Blizzard, Nintendo, Marvel...), il est difficile de se rater. Darksiders est bien la bonne surprise de ce début d'année, d'ailleurs, le public ne s'y trompe pas : le jeu caracole dans les top ventes aux U.S et en France.
Cogited by Marc Antoine Fulconis