J’ai eu le plaisir cette semaine d’aller voir « L’affaire Seznec, un procès impitoyable » réalisé par le grand Robert Hossein qui, pour l’occasion, a lui-même introduit sa pièce avant le lever de rideau. Bon en fait j’ai appris par la suite qu’il le faisait tous les soirs mais bon, ça aurait pu être juste pour moi j’en suis sûre !
Robert Hossein nous emmène au Tribunal de Quimper, qui en 1924 voit se jouer l’avenir de Guillaume Seznec, accusé d’avoir tué son ami le Conseiller Général Pierre Quéméneur. Les deux compères étaient associés dans un trafic de voitures américaines d’après guerre. A l’époque, les jurés condamnèrent l’accusé au bagne à perpétuité, et cela bien que le cadavre de Quéméneur n’ait jamais été retrouvé.
Sur scène, pas moins de 24 comédiens se relayent tout au long des 1h30 de spectacle. Parmi eux, l’accusé, joué par Philippe Caroit, mais aussi un génial président du tribunal (Pierre Dourlens), l’avocat général (Eric Desmarestz), l’avocat de Seznec, et même un journaliste qui, entre chaque séance, nous présente le procès comme la presse de l’époque. Vous l’aurez compris, le spectacle retrace le procès de Seznec et rien que son procès. Point de fioritures ici. Il a fallu pour monter ce spectacle condenser pas moins de 10 jours de procès avec 120 témoins qui furent entendus.
Le spectacle est interactif. Nous ne sommes pas là en simples spectateurs mais bien en jurés au procès de Guillaume Seznec. A notre arrivée, deux jetons nous sont distribués qui nous permettrons pendant l’entracte de juger Seznec coupable ou innocent.
Pour ceux qui veulent connaître le résultat de la soirée, cliquez sur « read more », sinon je vous laisse ici en vous encourageant vivement à aller voir « L’affaire Seznec », qui se joue pendant 3 mois au Théâtre de Paris.
A l’issue de l’entracte de 25 minutes, nous revenons au tribunal où nous découvrons le résultat des délibérations de 1924 puis le notre. Sans surprise, ce soir là Seznec est reconnu innocent comme tous les soirs depuis le début de la pièce. Sans surprise ? Même si la culpabilité de Seznec reste plausible, il faut bien reconnaître que le déroulé du procès de l’époque n’a pas respecté les principes fondamentaux de notre justice… Mais je vous laisse découvrir pourquoi et voter en votre âme et conscience…