J’en étais restée comme deux ronds de flan. Qu’il faille un Airbus A320 à Nicolas Sarkozy est la moindre des choses. Il doit bien copier l’avion «Air Force One» du président des Etats-Unis. Oubliant toutefois que la taille des deux pays n’est nullement comparable, d’Est en Ouest, du Nord au Sud. Demain, il lui faudra sans doute installer une piscine pour égaler les princes et les cheiks d’Arabie.
Je suppose qu’il sera équipé d’une douche au moins aussi dispendieuse que celle du Grand Palais qui ne servit jamais lors de la conférence inaugurale de l’Union pour la Méditerranée. 245000 euros. Une paille. La vérité sur le coût de la douche de Nicolas Sarkozy au Grand Palais. Mais certainement pas question de la réutiliser pour Air Sarko : elle a été montée… de l’occasion ? Fi ! donc… pendant que vous y êtes, pourquoi ne pas chiner aux Puces de Clignancourt ou de Montreuil ?
J’entends sur France-Info que ce fameux Airbus devrait coûter 180 millions d’euros ! La «Petite entreprise de Sarko ne connaît pas la crise» ! Je convertis pour ceusses qui comme moi ont quelques difficultés à saisir l’ampleur de telles sommes qui donnent de surcroît le vertige : quasi 1181 millions de francs…
Ensuite de quoi demandez-vous pourquoi le fabuleux train de vie de Nicolas Sarkozy - aux frais de la Prin-cesse, décidément trop “bonne fille” - est régulièrement sujet de quolibets dans la presse étrangère, entre le journal allemand Bild Zeitung qui fait le décompte des fastuosités quasi royales de l’Elysée et Fox news qui l’a surnommé «Million dollar man» : montant des dépenses quotidiennes pour les 6 mois de la présidence française de l’Union européenne à laquelle se sont ajoutés les fraix exorbitants des deux journées du lancement de l’Union pour la Méditerranée…
Je l’avais déjà pointé «La folie des grandeurs du Petit Sarkozy» c’est comme un doigt d’honneur à tous les démunis… mais lui ne se contente pas d’un avion taxi !
Hé, oui… Avec180 millions d’euros l’Unedic pourrait ne pas laisser sur le carreau les 600000 chômeurs en fin de droits (sur 1 million de fin de droits) qui n’ont plus ou n’auront plus droit à rien, pas même au RSA ou à l’ASS. Mais eux, bien entendu, ce sont des “assistés” catégorie de la population honnie par Nicolas Sarkozy. Qui ont choisi bien évidemment d’être fichus à la porte de leur entreprise et ne font aucun effort pour retrouver du travail… Introuvable !
Ce qui se passe aujourd’hui à la raffinerie Total de Dunkerque confirme ce que j’écrivis dernièrement : les plans de licenciement sont dans les cartons et ressortiront comme par magie au lendemain des élections régionales. Chez Total, ils ont juste été assez cons pour ne pas le cacher. Dunkerque, comme tout le Pas-de-Calais, fait partie des régions industriellement et socialement sinistrées depuis la crise de 1975-1981. Ne vous demandez pas pourquoi le FN y prospère.
J’en reviens à Air Sarko parce qu’il y a une “olive sur la pizza”… précisément parce qu’un four à pizza devrait équiper l’avion présidentiel. Je ne saurais dire si c’est l’influence de Carla Bruni, ne connaissant pas ses goûts alimentaires et m’en contrefichant absolument. Moins “pipole et vieilles pies” que moi, on ne trouve guère. Toujours est-il que si elle coûte au moins aussi cher que la machine à café, ça va être encore du joli !
Je pense qu’il ne faut pas s’arrêter là. Ce serait trop petit et mesquin. Nullement digne d’un monarque sardanapa-lesque. Comme je n’ai pas trop d’imagination en la matière, je préfère en appeler à l’inspiration bien délire de Boris Vian dont le fantôme pataphysicien aura peut-être l’ironie de cracher quelque jour sur quelque tombe.
«Je suis snob» lui va comme un gant :
J’suis snob… J’suis snob
C’est vraiment l’seul défaut que j’gobe
Ça demande des mois d’turbin
C’est une vie de galérien
Mais lorsque je sors à son bras
Je suis fier du résultat
J’suis snob… Foutrement snob
Tous mes amis le sont
On est snobs et c’est bon
Je ne peux non plus passer à côté du «Petit commerce», sachant que Nicolas Sarkozy a l’esprit du petit boutiquier (selon moi) ou pour d’autres, du VRP – représentant les intérêts de ses amis du COUAC/40 et du Medef.
Je roule en Cadillac dans les rues de Paris
Depuis que j’ai compris la vie
J’ai un petit hôtel, trois domestiques et un chauffeur
Et les flics me saluent comme un des leurs
Je vends des canons
Des courts et des longs
Des grands et des petits
J’en ai à tous les prix
Y a toujours amateur pour ces délicats instruments
Je suis marchand d’canons venez me voir pour vos enfants
Canons à vendre !
Puisqu’il s’agit d’équiper l’A320 des dernières nouveautés, c’est incontestablement dans «La complainte du progrès» (Les arts ménagers) que nous trouverons la liste des cadeaux indispensables pour le bonheur de notre homme… et de Carla !
Viens m’embrasser
Et je te donnerai
Un frigidaire
Un joli scooter
Un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière
Avec un four en verre
Des tas de couverts
Et des pell’ à gâteaux
Une tourniquette
Pour fair’ la vinaigrette
Un bel aérateur
Pour bouffer les odeurs
Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux
Et nous serons heureux
Vous vous souvenez sans doute que la chute est moins heureuse… C’est ce qu’il adviendra vraisemblablement du roman d’amour pour Gala et autres revues pour Rallye bobonnes quand Nicolas Sarkozy aura cessé de «faire président»…
Je suggère de lancer un “télécon” sur TF1, nos malheureux impôts ne suffisant pas à satisfaire l’appétit de luxe de Nicolas Sarkozy. Présenté par Jean-Pierre Pernaut – «combien ça coûte ?» : jamais assez selon Sarko – et Jean-Pierre Foucault : «Qui veut gagner des millions ?»… Moi ! moi ! hurlera Sarko comme monté sur ressort.
POST SCRIPTUM
Petite ironie de l’histoire avec un de ces télescopages d’infos qui sont relativement fréquents ou pour le moins me sautent aux yeux, je passe sur la Une du Monde – bien obligée, le raccourci placé sur mon “bureau” menant directement au tableau de bord du blog ne fonctionnant plus depuis déjà belle heurette – et quel titre vois-je ? Je vous le donne en mille : Paris présente un plan de rigueur à Bruxelles
La suite est à l’avenant : «Les dépenses publiques, qui représentent 1 076 milliards d’euros, devront progresser de seulement 0,9 % par an à partir de 2011. Cela suppose de limiter la hausse annuelle de la dépense publique à 10 milliards d’euros». Je suppose que la “Maison Sarko” ne sera pas touchée par ces mesures drastiques. Juste nous, le vulgum pecus de la Planète pauvre et des classes moyennes qui dégringolent à toute berzingue pour nous rejoindre.