Sherlock Holmes, un film en carton

Guy Ritchie n'a jusqu'à présent pas vraiment fait d'étincelles au cinéma. Mis à part RockNRolla, le reste de sa filmographie n'est pas restée dans les mémoires collectives comme autant de chefs d'oeuvres incontournables. Son nouveau film, Sherlock Holmes dispose pourtant d'un budget confortable, d'un casting de choix et d'un script original dont on ne peut rêver mieux. Est-ce que cela suffit à en faire un bon film ?

Interview du casting de Sherlock Holmes

Avant de vous donner mon avis sur le film, je vous propose d'écouter les acteurs Robert Downey Jr, Jude Law et Rachel McAdams en parler, suivis de Guy Ritchie. Remarquez la connivence évidente entre Law et Downey. Je vous en parle après.

Voici donc les interviews réalisées pour la sortie de Sherlock Holmes. Les questions ont été choisies parmi toutes celles proposées par les internautes et les anecdotes révélées par le casting ont été conservées au montage. On apprend ainsi que Rachel McAdams a volé 10 paires de chaussettes sur le tournage, etc.

Sherlock Holmes bien ou pas

Franchement très moyen. Voilà c'est dit, j'ai trouvé le film dans l'ensemble correct mais en-deçà des attentes. Robert Downey Jr sort du magistral Iron Man qui l'a, en quelque sorte ramené à la vie; je m'attendais donc à ce que ses choix soient guidés par un peu de qualité, notamment quant au réalisateur.

Sur ce dernier point par contre, j'étais sceptique depuis le début. Guy Ritchie n'ayant jamais rien fait d'éblouissant, il reste donc dans la droite lignée de ses capacités cinématographiques : passable sans plus.

Pourquoi cette critique :

Le scénario tout d'abord qui revoit totalement les personnages principaux à travers une relation fusionnelle, ambigüe dans laquelle, Watson devient presque le meneur et Holmes le suiveur. Watson est décrit comme étant un homme d'action mais également la bonne conscience de Holmes. Ce dernier est dépeint comme un égocentrique je m'en foutiste de première, dont l'esprit ne fonctionne que pour résoudre des énigmes ou distribuer des prises de Kung Fu ! On est donc bien loin du livre original .. mais pourquoi pas. L'idée de révolutionner un peu les personnages de ce classique de la littérature est une approche intéressante. Le problème est qu'elle est très exagérée dans le film et en devient par moment risible.

Dans le même registre, j'ai trouvé l'histoire sans réel intérêt. Sherlock Holmes fait parti de ces films dont on à peine à se rappeler la teneur de l'intrigue à la fin. Pour une simple raison, c'est qu'il n'y en a pas.

Les acteurs ensuite. Franchement, j'ai eu l'impression que Robert Downey Jr en faisait des tonnes pour éventuellement sauver le film, Jude Law est, comme d'habitude d'une transparence impressionnante. Ensuite, Rachel McAdams s'en sort honnêtement malgré une nette différence entre le charisme nécessaire à son personnage de contre pouvoir de Holmes et le sien. Finalement, le seul qui relève un peu le niveau est Mark Strong qui, grâce à un jeu plutôt fin, nous attire dans sa noirceur.

La réalisation est du même calibre que tout le reste : insipide. Un film ultra conventionnel, sans éclat technique particulier et c'est d'ailleurs d'autant plus préjudiciable que les décors nous apparaissent parfaitement pour ce qu'ils sont : du carton peint et des aquarelles. Au premier plan large, on ne croit plus à cette reconstitution du Londres de l'époque. Nous voyons une maquette pour la construction du Tower Bridge alors que nous aurions dû voir l'avènement d'une révolution technique. Bref, les décors et la réalisation sont du même niveau que tout le reste : très moyen.

Oui, j'ai donc été très déçu par ce Sherlock Holmes qui avait été annoncé comme un excellent film de divertissement. Effectivement, il m'a divertit pendant 1h30, de la même façon que n'importe quel film du dimanche soir à la TV l'aurait fait. Mr Ritchie, lorsqu'on se lance dans un film d'époque avec des personnages adaptés d'un grand classique de la littérature, on s'assure au minimum dans avoir les capacités … n'est pas James Cameron qui veut.