La ministre de l'Economie a expliqué mercredi 13 à des journalistes, à propos du cas d’Henry Proglio : « Donc il n'y a pas de cumul opérationnel puisqu'il est président du conseil de surveillance de Veolia, auquel il consacrera un petit peu de son temps mais en étant à 100% chez EDF ».Visiblement, Christine Lagarde pratique l’arithmétique de Marcel Pagnol. Dans Marius, César explique ainsi à son fils la confection du Picon-citron-curaçao : « Tu mets d'abord un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit tiers. Bon. Maintenant, un tiers de citron. Un peu plus gros. Bon. Ensuite, un BON tiers de Picon. Regarde la couleur. Regarde comme c'est joli. Et à la fin, un grand tiers d'eau ».
On peut être inquiet si c’est ainsi que notre ministre gère les finances du pays : une fois qu’elle aura dépensé 100% de nos ressources, elle pourra s’imaginer qu’il est possible de continuer sans s’inquiéter. Mais, ce qui est encore plus surprenant, c’est de voir que M. Proglio ne parvient pas à garder les yeux ouverts lorsqu’il assiste à une réunion. Dans son Petit journal sur Canal +, Yann Barthès a présenté l’autre soir une vidéo où l’on voit Henri Proglio, tel le premier parlementaire venu, lutter vainement contre le sommeil pendant une réunion.
On peut s’étonner de voir notre stakhanoviste en pleine récupération. Il n’est également guère convenable, à son tarif horaire, de s’absenter de la sorte. Ah, j’oubliais, c’est un de nos meilleurs chefs d’entreprises. Notez que ce dernier pluriel n’est pas dû à quelque faute d’orthographe, de tels surhommes sont capables d’en gérer plusieurs, travaillant (ou somnolant) au-delà de 100% de leur temps. Notre industrie est vraiment entre de bonnes mains.