Les gros livres

Par Gaby
Dave Deporis - Emancipation

J'aime pas les gros livres, en général. J'ai du mal quand ils font plus de 400-500 pages. Je m'en lasse assez vite, en fait. Je crois que je n'en ai pas encore trouvé un qui m'a passionné de bout en bout, alors que c'est plus facile pour les courts, évidemment. Du coup je ne lis que des romans pas trop longs et mon avis ne risque pas de changer. Mais c'est pas grave, il y a assez de choses intéressantes qui tiennent en moins de quatre-cents pages.
En ce moment, je suis à fond dans les livres politiques mais le dernier que j'ai lu c'est Un léger passage à vide de Nicolas Rey, que m'a habilement suggéré ennA l'autre jour.
Bon, pour le coup, c'est très court. 180 pages, dont un quart de pages blanches. Et c'est écrit gros. Evidement, si on rapporte les deux heures de lecture aux 17€ que coûte le livre, ça sent un peu le foutage de gueule. D'autant plus que la couverture n'a probablement pas demandé beaucoup de réflexion. Mais Nicolas Rey sait bien qu'en littérature plus qu'ailleurs, qu'importe la boîte de conserve, pourvu qu'on ait la crème de marron.
En vrai j'aime bien Nicolas Rey. Il fait des chroniques sympas sur France Inter et puis il a une bonne voix pour faire ce genre de job. Depuis qu'on m'a dit que j'avais le voix de Fogiel dans ma vidéo, je fais attention aux voix des autres. C'est vrai, je ne suis pas fan de m'écouter dans les enregistrements ; comme beaucoup de monde j'ai l'impression d'avoir une voix de merde, mais Fogiel quoi ! Pas lui, sérieux !
Je me demande si Nicolas Rey trouve qu'il a une voix de merde à la radio.
Bref, j'adore ce mec (comme on dit à Hollywood). Dans ce livre il raconte sa vie, par bribes, par instants. Il parle de son fils, de Monica Belluci, de foot. Il expose ses sentiments pour les deux femmes de sa vie. Le tout est écrit sans aucun enchaînement, un peu comme dans un blog. Les chapitres sont très courts et se succèdent à toute allure. A peine on en finit un, qu'on veut lire le suivant.
Je ne suis pas critique littéraire (je crois que c'est évident), mais cette envie qu'on a de prolonger la lecture prouve bien que Nicolas Rey a atteint son objectif : on est content de lire ce livre. Je sais que beaucoup n'aiment pas ce livre, beaucoup n'aiment pas Nicolas Rey tout court d'ailleurs, mais je pense que ce sont les mêmes qui n'aiment pas les auteurs qui, comme Beigbeder, racontent leur vie d'éternels trentenaires parisiens fêtards. Moi j'aime ce style. Ces phrases courtes et ces chapitres qui ne se suivent pas. Ces textes lancés comme ça, cette communication avec le lecteur. Ses apparitions radiophoniques sont d'ailleurs très similaires.
Quand j'ai lu ce roman, j'ai pensé à l'auteur de 99fr bien sûr, que je connais mieux de Rey. Mais j'ai aussi beaucoup pensé à Hank Moody, le personnage de Californication. Le même métier, la même tendance à la débauche, les mêmes problèmes sentimentaux et familiaux et les mêmes personnages. La comparaison est assez marquante.
En conclusion, j'ai envie de dire que ce livre a les défauts de ses qualités (j'aime bien cette expression, ça fait pro) : drôle, très agréable à lire mais probablement un peu trop court, pas assez poussé. Malgré tout je ne regrette pas du tout mon achat, j'en aurais juste voulu un poil plus ...
Quatrième de couverture :
Camarade lecteur, amie lectrice, heureux de te retrouver. Franchement, si on m'avait dit que l'on se reverrait un jour, toi et moi. Bon, tu sais comment les choses se passent. Je ne vais rien t'apprendre. Entre notre date de naissance et notre date de décès, il y a quelques moments dingues, des mauvaises passes et puis tout le reste. J'ai retiré tout le reste pour t'offrir rien que des moments dingues et des mauvaises passes. Et des moments dingues, aussi. Et des mauvaises passes. Et ainsi de suite. Bien à toi. NR
P.S.: 49ème note