Le conseil municipal de Lille a voté deux subventions de 3,4 millions d’euros au total pour Lille3000 .
« Ça ouvre la réflexion sur le rôle de Lille3000 », pose l’ancien parlementaire. « Les services de la ville sont capables de gérer en direct, martèle Dominique Plancke en second rideau. C’est à la ville d’assurer la maîtrise d’oeuvre. » Quelques heures plus tôt, l’adjointe à la culture déminait : « Il y a un coordonnateur extrêmement compétent, c’est Lille3000. Ils ont prouvé qu’ils savaient le faire. On ne cherche pas à embaucher une nouvelle équipe, ou à faire une Maison folie, mais quelque chose d’ouvert. » Et la socialiste de préciser que sur les 1,5 ME, « 950 000 » rejailliront sur une « quarantaine d’associations » par l’entremise de Didier Fusillier et les siens. Problème : ce costume d’intermédiaire passe mal. Dans sa publication de janvier, le syndicat Sud des agents de la ville s’interrogeait en grosses lettres : « Vers une privatisation de la culture à Lille ? » Privatisation. Christian Decocq n’a pas usé du terme, mais il fallait l’entendre, hier, donner des leçons de « service public » à la majorité pour le croire. Dénonçant dans l’emprise croissante d’un acteur privé un « outil de détournement de la gestion publique », l’opposant cite à charge « ces associations culturelles qui se plaignent de la place politique et financière de Lille3000 ». Siphonnage des crédits culturels au profit d’un seul ? L’argument était réfuté quelques heures plus tôt par Catherine Cullen : « Personne ne s’est plaint.
Les associations ne voient que des avantages à travailler avec Lille3000. Notre politique, c’est de faire monter tout le monde, pas de réduire. Cet argent est en plus, il n’est pas retiré à d’autres. » En séance, l’élue agite un chiffre comme un gri-gri : « 4 % seulement du budget culture est consacré à Lille3000. » La ficelle est un peu grosse pour Christian Decocq : « Pardon, mais pour apprécier le poids de ces 3,4 M E, il faut les ramener non au budget total de la culture, mais aux subventions. » À son compte, Lille3000 compte pour près d’un tiers dans l’action culturelle de la ville. Et au moins autant dans les dissensions de la majorité ?