Synopsis :
L'histoire d'une jeune fille assassinée qui, depuis l'au-delà, observe sa famille sous le choc de sa disparition et surveille son meurtrier, ainsi que la progression de l'enquête...
Critique :
Le cas Lovely Bones est assez complexe. Mon sentiment vacille entre un « mais ce n’était pas si mal » et « objectivement c’était ennuyeux ». Voilà quelques temps que j’ai pu découvrir le film et ma critique tardait du fait que mon jugement n’était pas arrêté. Malheureusement, la date de sortie approche et je crains n’être toujours pas décidé. Néanmoins si je dois retenir un sentiment du film ce serait « raté ». Raté pour plusieurs raisons. La première est qu’il s’agisse évidemment d’un Peter Jackson dont la renommée et le talent ne sont plus remis en question. L’homme a su partir de Bad Taste pour arriver à King Kong en passant par la trilogie Le Seigneur des Anneaux ou Fantômes contre fantômes, bref, le genre de bonhomme à qui l’on voue une certaine admiration.
Sauf que voilà, moi qui n’avais déjà pas beaucoup accroché sur Créatures Célestes (certainement très bien mais je n’ai pas réussi à y entrer), je dois admettre que ce Lovely Bones m’a laissé loin, très loin derrière lui.
Le problème n’est clairement pas ici le scénario ni l’interprétation des acteurs même si certains trouvent à redire sur le jeu de Mark Walhberg. Non, le problème vient à mon sens du traitement général réservé au film. Dès le début de l’histoire, la mort de la jeune fille (d’ailleurs très bien interprétée par Saoirse Ronan (La cité de l’ombre)) est annoncée et le coupable connu du spectateur. L’enquête ne vise donc pas à déterminer l’assassin mais bien à le confondre. Le père (Walhberg) de la jeune défunte va donc se donner corps et âmes dans cette recherche du meurtrier tandis que depuis l’au de là, la jeune fille va également pouvoir suivre le déroulé de l’enquête.
Mais Lovely Bones ne décolle jamais ni ne monte en puissance. Le déroulé s’avère monotone et tout effet de surprise disparait dès la mort de la jeune fille. Pire, les seuls effets de surprise surgissent lors de la découverte de la vision du paradis, affreux tableau kitsch qui, si ce n’était Peter Jackson et Weta aux SFX qui nous les avaient concoctés, auraient immédiatement concouru pour les décors les plus horribles de l’année.
Le drame du film n’est pas en soit la mort de la jeune fille mais plutôt l’impuissance de son entourage à mener l’enquête et à confondre l’assassin. En ce sens, l’épreuve est réussie mais le spectateur ressort de cette expérience très abattue.
Le traitement d’une lenteur infinie pèse effectivement très lourdement dans la balance de l’ennui. Malgré son casting 4 étoiles (Rachel Weisz, Susan Sarandon, Stanley Tucci, Saoirse Ronan donc et Walhberg), Lovely Bones ne convint guère et succombe définitivement quand les clichés les plus éculés sur l’amour ou sur la mort arrivent. Jackson tente de nous arracher les larmes à grand coups de grappin mais s’y casse malheureusement les dents.
Lovely Bones est un drame couleur guimauve relativement décevant de la part d’un réalisateur de cette trempe. Vivement Tintin comme dirait l’autre !
Sortie officielle française : 10 février 2010