Les européens l'affirment : ils sont heureux. Il y a quelques jours en effet, Coca-Cola et l'institut CSA ont publié leur tout nouveau "happiness barometer" (baromètre du bonheur) dont les conclusions sont réjouissantes. Les européens sont heureux. Même les français ! En cette fête de la Chandeleur, ce sondage tombe à pic. Pas uniquement parce que la Chandeleur rend heureux les mangeurs de crêpes mais aussi parce que la Chandeleur célèbre une démonstration de bonheur méconnue.
Dans les Évangiles, la Chandeleur est une très belle histoire. Elle est d'abord l'histoire de la purification de Marie. Selon un vieux rite hébraïque (les relevailles), une mère devait en effet passer 40 jours à se "purifier" après la naissance de son fils. 40 jours après Noël, Marie redevenue pure, peut donc enfin retourner au temple. La Chandeleur fête ainsi les retrouvailles d'une famille, le retour d'une mère.
Elle est ensuite l'histoire de la présentation de Jésus au Temple. 33 jours après la circoncision, tout juif premier-né devait être présenté au Seigneur avec une offrande de deux tourterelles. La Chandeleur fête ainsi la joie de la naissance.
Elle est ensuite l'histoire du vieillard Syméon à qui l'Esprit Saint avait révélé qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Messie. Voyant Jésus au Temple, il le prit dans ses bras et sut qu'il pouvait enfin partir en paix. La Chandeleur fête ainsi la patience récompensée d'un homme simple.
Quel rapport avec notre baromètre du bonheur ?
Le premier lien que nous pouvons noter est l'importance de la famille. Alors que certains cherchent à la transformer, la décomposer, la minimiser, les européens font cet aveu fort que la famille est ce qui les rend le plus heureux. Aveu juif, chrétien, chandeleuresque, puisque nos crêpes et nos bougies nous rappelleront ce soir que Marie, Joseph et le petit Jésus avaient également fêté dignement cette nouvelle aventure familiale qui s'offrait à eux.
Le deuxième lien que nous y voyons est plutôt une espérance. Puisque l'institut Coca-Cola et l'institut CSA n'ont pas cru bon de proposer la "rencontre de Dieu" dans les propositions de bonheur, nous ne savons pas si les européens seraient heureux de rencontrer Dieu. Nous pouvons imaginer qu'ils seraient rassurés comme Saint Thomas si Dieu se présentait à eux mais il est bien-sûr difficile de formuler une inconnue. Syméon, lui, a vu Dieu. Il a vu le Messie et cela a grandement simplifié sa vie et sa mort.
« Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s'en aller dans la paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu ton salut,
que tu as préparé à la face de tous les peuples :
lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d'Israël ton peuple. »
Mais en tirant un peu tout ça par les cheveux, nous pouvons lire avec joie la "conclusion Coca-Cola". Coca-Cola serait la première marque alimentaire et la deuxième marque mondiale, derrière Disney, la plus associée au bonheur.
Disney rejoint ce que nous disions sur la famille. Mais Coca?
Eh bien, Coca vient d'une plante qui fut longtemps utilisée par les chamans pour dialoguer avec les dieux.
Et si finalement les européens avaient inconsciemment décidé que leur bonheur passait par l'amour (la famille) et la rencontre de Dieu?