Le Nobel et activiste politique Wole Soyinka vient de jeter un Big Ben dans la mare, au cours d'une interview, dans laquelle il plonge l'Angleterre la tête dans des étrons qu'il désigne. Une fulgurante attaque portée contre nos voisins d'outre-Manche, accusés d'autoriser l'existence d'écoles d'endoctrinement et de n'être qu'un « bourbier d'islamistes ».
Wole remporta le Nobel de littérature en 1986. « L'Angleterre est une fosse à purin. L'Angleterre est le vivier de fondamentalistes musulmans. Cette logique sociale permet à toutes les religions de prêcher ouvertement. Mais cela devient irrationnel, car aucune des autres religions ne prône la violence apocalyptique. »
Et pourtant, en Angleterre, Wole estime que cela se trouve à chaque coin de rue. « N'oubliez pas que ce pays a été le terreau du communisme également. Karl Marx a effectué l'intégralité de son travail dans les bibliothèques de là-bas... »
Un trait de caractère typique de l'Angleterre estime-t-il. « Le colonialisme a engendré une arrogance innée, mais quand vous vous engagez dans ce genre d'aventure impérialiste, cette arrogance cède la place à un sentiment de confort. Vous êtes fier de votre ouverture d'esprit. »
Dans son analyse, les musulmans britanniques se radicaliseraient plus rapidement dans leur vie. Et comme contrairement aux États-Unis, l'Europe tend à créer des écoles ghettos pour les musulmans, alors qu'outre-Atlantique prédomine une institution musulmane dominante, les conditions seraient donc plus favorables à une radicalisation forte.
Il en est allé de même lorsque l'ayatollah Khomeini a revendiqué un droit de vie et de mort sur l'écrivain Salman Rushdie. « Ce fut un tournant entre l'agression doctrinaire et l'agression physique. Il y eut une véritable escalade. L'affirmation de ce pouvoir de vie et de mort passa ensuite en chacun des musulmans sans importance dans le monde - comme si quelqu'un leur avait conféré une nouvelle stature. »
Al-Qaïda serait simplement une extension de ce phénomène...