En position… Attention… Départ !

Publié le 02 février 2010 par Ruminances

Que nous partagions ou non cet avis : ça bouge à gauche. L'affaire Frêche tombe à point nommé. Même si la manière paraît un peu visqueuse, ça bouge et ça fait du bien. Nous attendions un signal, il est là. Cela est bon pour les esprits. Nous commencions à désespérer. C'est bien beau de tirer contre le représentant du mal, chacun dans son coin, mais arrive un moment où il nous faut sortir du bois pour compter nos forces : les bons, les moyennement bons et les carrément nuls. Oui, à gauche aussi, il y a des tares et il y a des tarés !

L'important c'est que ça bouge. Cela n'empêche pas les mauvais esprits de dire (à propos de Frêche) qu'il est facile de tirer sur un vieillard sénile. Qu'il eut fallu le faire bien plus tôt. Pour Mélenchon tout ça n'est que de la poudre aux yeux : « alors même que nous en connaissions tous le dessous des cartes, lequel n’a rien à voir avec les versions officielles rabâchées jusqu'à la nausée comme d’habitude… » Pas noble, peut-être, mais c'était une façon de rompre le silence. Le PS prend le risque de perdre une région ou de l'offrir à des alliés pas très « catholiques », tant pis ou tant mieux ! Le PS s'offre une rédemption à la braderie de l'absurde. Et alors !… Le débat est sur la place publique et Martine Aubry affiche une envie de tous les diables : « Le 21 mars au soir, j’espère que la carte des régions sera toute rose dans une crise bien noire. »

Un peu plus loin, du côté de la gauche insatisfaite, j'écoutais l'autre soir sur FR3 les nouvelles bonnes dispositions du PC dans son alliance avec Mélenchon dans le cadre du Front de Gauche. Marie-Georges Buffet affiche des idées, des intentions et des convictions. Elle veut, elle aussi, danser sa ronde. Besancenot serait aussi le bienvenu, mais il tire la gueule. Les copains du voisinage le poussent à arrêter de faire boudin dans son coin. De venir les rejoindre pour une ronde ou pour un tarot. Mais pour lui non plus les choses ne sont pas simples : l'aile radicale du NPA ne veut pas de tarot,  ni de ronde non plus, refusant d'être l'andouille qui tient la chandelle.

Cependant, pragmatique, le facteur voit là une opportunité de se faire remarquer en donnant son opinion au sein de ces alliés de circonstance. Or il n'a pas non plus envie de se faire traiter de vendu dans son propre parti. Pas facile, la vie de famille. Jusqu'à présent, le NPA avait pour habitude de remplir sa besace avec une frange importante d'électeurs de la gauche qui n'est jamais vraiment représentée dans l'échiquier. Cette gauche oubliée qu'on appelle à la rescousse juste pour traverser la passe et qu'on oublie par la suite. Cela étant, ou le NPA rejoint le Front de Gauche, quitte à donner l'impression d'y laisser un peu de son âme, ou il se condamne à faire l'équilibriste en pratiquant la surenchère. Le PC se disant prêt à sacrifier des régions au-delà des intérêts partisans, la balle est dans le camp de ses futurs alliés.

La machine est lancée. Les moteurs ronronnent. On vérifie les niveaux… Tout semble Ok. La grande course autour du monde attend le coup de feu pour s'élancer. Vous souvenez-vous de ce film culte de Blake Edwards avec Jack Lemmon dans le rôle de Fatalistas et de cette course mythique reliant New-York à Paris où tous les coups sont permis. Ruses, coups bas et machiavélisme pleuvant au détour du moindre virage. Nous y voici. Et Europe Écologie dans tout ça ? Non, je n'ai pas oublié. Ils ont l'air cool. Sages dans leurs coins. Ils vont leur petit chemin fort d'une audience respectable. Aucune pression. Ça butine de-ci, de-là. Leur dernier butin étant le recrutement d'Éric Loiselet, ancien et obscur animateur du pôle écologiste du PS qui conduira une liste E.E. du côté de la Champagne-Ardenne. Pas de quoi mettre le feu au lac. Pour Cécile Duflot il s'agit avant tout d'une «campagne festive». Peace and love !

Et le Centre, direz-vous ? Le Centre… Comment dire ?… Le centre est au centre !