"J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf..."
"... les hommes, on dirait qu'ils veulent se voir baiser, se regarder les bites les uns, les autres, être ensemble en train de bander ; on dirait qu'ils ont envie de se la mettre ; on dirait qu'ils ont peur de s'avouer que ce dont ils ont vraiment envie, c'est de baiser les uns avec les autres. Les hommes aiment les hommes... ils s'aiment entre eux. Ils se baisent à travers les femmes... A force de les entendre se plaindre que les femmes n'aiment pas le sexe comme il faudrait, on ne peut s'empêcher de se demander : qu'est-ce qu'ils attendent pour s'enculer ?"
"... je suis furieuse contre une société qui m'a éduquée sans jamais m'apprendre à blesser un homme s'il m'écarte les cuisses de force, alors que cette même société m'a inculquée l'idée que c'était un crime dont je ne devais pas me remettre".
"... Le sexe faible, ç'a toujours été une plaisanterie. Les femmes noires, filles d'esclaves, ont travaillé comme les hommes, ont été fouettées comme les hommes..."
Virginie Despentes cite Angela Davis évoquant l'esclave noire américaine : "La femme noire avait appris par le travail que son potentiel de femme était équivalent à celui d'un homme. Mais les femmes n'étaient pas seulement fouettées et mutilées, elles étaient aussi violées."
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Avec
Virginie Despentes porte son propre livre sur le grand écran, aidée de Coralie Trinh Thi. Son film plongera nombre d'institutions dans l'embarras ; et pour commencer celles du cinéma et du ministère de la Culture.
Faut-il interdire au grand public ce road-movie dans lequel on "baise" et on tue de sang froid, et pas toujours... sans discernement ?
Les autorités dites compétentes trancheront au détriment de la réalisatrice dont le film ira rejoindre les réseaux de distribution des films X.
Le cinéma en avait pourtant vu d'autres... mais la société, elle, n'aime pas qu'on lui tende ce qui pourrait bien être un miroir.
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"... le féminisme est une révolution, pas un ré-aménagement des consignes marketing, pas une vague promotion de la fellation ou de l'échangisme, il n'est pas seulement question d'améliorer les salaires d'appoint. Le féminisme est une aventure collective, pour les femmes, pour les hommes et pour les autres..."
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Virginie Despentes a pour éditeur les Editions Grasset