Je croise ce matin une jeune femme qui rentre du Cameroun, son pays d'origine, qui me parle de la situation là-bas et de ses craintes de tensions sociales liées à la présence de Chinois qui vendent des beignets dans la rue. Ce sont, me dit-elle, des prisonniers que la Chine envoie en Afrique. Rumeur, fantasme comme il y en a tant (les discriminations à l'égard des étrangers ne sont pas moins violentes en Afrique qu'en Europe)?
Je regarde sur internet et je trouve ce rapport préparé par des étudiants de l’Ecole de Guerre Economique, institution dont je ne sais rien et dont je ne peux évaluer le sérieux. Et quelques autres références sur des sites de débat sur l'Afrique, comme ici. C'est peu.
Tout cela se ferait dans le cadre de missions de BTP : les entreprises chinoises enverraient en Afrique une main d'oeuvre très bon marché "fournie" par les autorités qui trouveraient là un bon moyen de vider des prisons surchargées.
Comme devant toute rumeur, on reste perplexe. Est-elle plausible? Ce ne serait jamais qu'une variante de la relégation d'autrefois mâtinée de travaux forcés bien dans le style d'un régime qui n'a jamais montré un grand respect des droits de l'homme. Mais on peut imaginer d'autres explications plus raisonnables à cette présence de vendeurs de rues chinois dans certaines villes africaines, comme l'abandon, à la fin du chantier, d'ouvriers qui n'ont pas les moyens de rentrer chez eux. Ou la décision de certains de rester en Afrique pour tenter de faire fortune.
Il est en tout cas clair que cette rumeur, si elle continue de circuler, ne va pas améliorer la qualité des relations entre ces immigrés et la population.