Drapeau du Québec
L’indépendance n’est pas inéluctable, seule la mort l’est. L’affirmer équivaut à se bercer d’illusions et c’est exactement ce qu’on fait depuis 15 ans.
15 ans de perdus.
En 1980, 1 485 851 Québécois (40,44 %) ont dit « OUI ».
En 1995, 2 308 360 Québécois (49,42 %) ont dit « OUI ».
15 ans se sont écoulés depuis le dernier référendum.
15 ans qui auraient pu être consacrés non plus à convaincre, mais à séduire les indécis, conforter nos appuis, planifier et organiser la création de notre pays.
Nous avons plutôt vécu 15 ans consacrés à convaincre, planifier et organiser la prise du pouvoir par le PQ, avec les résultats que l’on sait et pour faire quoi ?
15 ans de perdus.
15 ans à laisser les indécis baigner dans leur indécision.
Le PQ ne réussit pas à faire le plein d’appuis malgré la piètre performance des libéraux, leur hypocrisie, leurs mensonges et leurs nombreuses tentatives d’étouffer plusieurs scandales majeurs : la Caisse de dépôt, Norbourg et le milieu de la construction.
Le caucus du PQ est terminé.
Qu’en est-il ? Rien. Rien, sinon trois photos de Pauline dans le site officiel du PQ.
15 ans de perdus.
Combien d’années pouvons-nous encore perdre ?
Poser la question c’est y répondre.
Que faire ?
L’an dernier, j’ai réuni toutes les conditions pour que, tel un phœnix, le R.I.N. renaisse de ses cendres par devoir de mémoire d’abord puis comme une tentative de regrouper nos forces vives afin de séduire le peuple du Québec. « Un R.I.N., mouvement citoyen rassembleur, qui ne se transformera pas en parti politique et qui sera assez fort pour pousser à l’action tout parti politique au pouvoir lorsqu’une opportunité se présentera. »
Je me suis heurté à des fonctionnaires de l’indépendance et des carriéristes politiques dont le peuple n’a que faire.
J’ai, depuis plusieurs mois, rangé ce projet sous le boisseau. Je voulais voir si quelque chose allait se passer.
Rien.
Tout a continué comme avant : débats, discussions, commentaires, mais pas d’action.
Il y a bien eu des « Marches pour l’indépendance » auxquelles j’ai participé parce que je trouvais l’idée très intéressante et que j’espérais, comme eux, que le mouvement ferait boule de neige.
Malheureusement, ce qui nous manquait nous manque toujours.
Il y a eu plusieurs textes sur Vigile promouvant l’unification des forces indépendantistes. Ce serait certes souhaitable. Mais on a aussitôt eu droit à plusieurs analyses, opinions et commentaires sur le pourquoi, le comment, les « peut-être », le nom, etc.
Tout cela ne sert qu’à nous divertir. On s’agite beaucoup, mais on n’agit pas.
Non, l’essentiel c’est la mobilisation des Québécois, car seule une pression populaire ferme, puissante et pérenne pourra faire bouger les choses.
Personne ne me fera croire que les 2 308 360 Québécois qui ont voté « oui » en 1995 ne pourraient pas en séduire 100 000 autres à l’idée d’avoir notre pays.
Pour faire image, depuis 15 ans, nous sommes assis au volant d’une voiture dont le moteur tourne et, parfois même, s’emballe quand, pour nous rassurer, on appuie sur l’accélérateur. Le seul problème est que le moteur tourne à vide, personne n’ose appuyer sur le frein pour enfin passer en première.
Quand on en est rendu à se demander s’il faut se réunir autour du projet de pays ou autour d’un pays de projets, il me semble évident que quelque chose ne va pas au royaume du Québec.
Il ne faut plus perdre de temps à convaincre, il faut séduire; finies les querelles intestines, finis les débats inutiles qui font saliver les fédéralistes, finie la division.
Le PQ doit éradiquer l’électoralisme de son vocabulaire, de son programme et de sa pensée politique.
Soyons solidaires, soyons déterminés, soyons imaginatifs !
Je crois toujours que la renaissance du R.I.N., mouvement populaire rassembleur, sera l’étincelle qui déclenchera le feu d’artifice de notre libération.
À peine 30 personnes ont créé le R.I.N. en 1960. C’est environ le nombre de patriotes qui m’ont écrit l’an dernier.
J’ai publié mon Manifeste pour un Québec fier en février 2009.
Je suis prêt à appuyer sur les freins pour enfin pouvoir passer en première.
Et vous ? (Écrivez-moi à michel.laurence@gmail.com)