Ca pourrait être un film Blaxploitation datant des années 70. C’est pourtant un film bien contemporain, estampillé 2009, qui rend l’hommage le plus pur et drôle qui soit à tout un pan du cinéma d’exploitation des années 70. Ca s’appelle Black Dynamite, et malheureusement il y aura peu de spectateurs pour voir cette tranche de délire irrésistible, à l’affiche d’une unique salle à Paris et d’une poignée en province.
Personne ne peut résister à « Dynamite ! Dynamite ! » (imaginez la mélodie qui va avec), moi pas plus que le reste des mortels. Il suffit d’un peu d’amour cinéphile pour ces vieilles séries B, qu’elles soient des films de bastons asiatiques, des aventures de héros black totalement badass ou même simplement des films d’action démodés, pour se laisser emporter et amuser avec délice par le charme totalement désuet de Black Dynamite.
Non seulement le film de Scott Sanders rend hommage à ces genres disparus des salles obscures dans son intrigue écrite sur un coin de table, mais aussi (surtout) dans sa forme expressément brinquebalante, avec des apparitions des perches preneuses de son dans le cadre, des raccords parfaitement douteux d’un plan à l’autre, voire des acteurs récitant le scénario sans aucun recul. C’est con, mais qu’est-ce que c’est drôle !
Cool, sexy, bourré d’autodérision et d’amour cinéphile, Black Dynamite (écrit et interprété par Michael Jai White, aperçu dans The Dark Knight) c’est une petite pépite rare et unique en son genre dont il est vraiment dommage de se priver quand on porte de l’affection aux séries B seventies passées de mode. C’est déjà presque trop tard pour le voir à l’heure où j’écris ces lignes (l’Orient Express est le dernier bastion parisien du film), mais s’il vous reste une chance, ne la laissez pas passer…