Après 5 saisons, 103 épisodes et quelque 75 heures de fronçage de sourcils, et à l’aube d’une sixième et dernière saison, faisons le point sur l’expérience Lost, la série-culte d’ABC qui reprend du service demain soir (mardi) à 20h.
(Je présume que vous connaissez la série, alors je ne m’éterniserai pas sur l’intrigue. Sinon, allez faire un tour chez Wikipédia et revenez me voir)
Très divertissant, Lost. Très bien fait aussi, jouissant d’énormément de moyens et de décors naturels magnifiques. Les acteurs sont pour la plupart crédibles et on a pu faire à ce titre quelques découvertes intéressantes (notamment Michael Emerson dans le rôle de l’inquiétant Ben Linus).
Je dirais aussi qu’on y trouve très peu de satisfaction. Car Lost est une véritable usine à what the fucks : de chaque épisode naît 56 nouvelles interrogations tandis que les solutions se livrent au compte-gouttes. Consommer Lost, c’est comme boire un grand verre de Pepsi pour étancher ta soif ou fumer une cigarette en te disant que c’est la dernière.
Aucun personnage, aucun lieu, aucune situation ne sont ce qu’ils semblent être. Dès que tu t’appuies sur un truc qui te semble béton, on te fait prendre une jolie débarque pas longtemps après. À côté de Lost, Dix petits nègres a l’air d’un épisode de Virginie. Rien n’est épargné pour mélanger le téléspectateur : on le mitraille de flashbacks et forwards, on ajoute constamment des protagonistes et des lieux… Un personnage meurt? Pas sûr qu’il ne se pointera pas un moment donné. Bref, les scénaristes se sont amusés comme des fous et tant pis pour la logique, la constance et les questions sans réponse.
Now it’s payback time.
À force de pelleter par en avant, on finit par faire face à une belle montagne. À son sommet, 20 millions de suiveux qui, après 5 ans de coïts interrompus, sont dûs pour un solide orgasme. J’ai vraiment hâte de voir comment les scénaristes vont s’y prendre pour en arriver à un dénouement satisfaisant pour tous. On s’en reparle dans 18 semaines!