L'Hérétique a fait quelques billets sur la nécessité d'un élitisme dans l'enseignement, Skeptikos vient de se féliciter des excellents résultats de l'équipe de hand pour en arriver, par dérision de la politique, à demander à leur entraîneur de se présenter aux prochaines présidentielles.
L'ancien sportif que je fus ne pouvait pas laisser passer cette nouvelle victoire de l'équipe de hand qui la place haut la main en première place du hand mondial. Je regrette beaucoup que le hand soit trop oublié des médias. Pourtant après les "barjots", la nouvelle génération a atteint le sommet de son art. Qu'ils soient félicités pour la grandeur de leur exploit.
Exploit, être les meilleurs, se surpasser dans l'excellence, mais à quel prix? Quelles conditions réunir pour en arriver là? Égalitarisme, sport de masse, ou élitisme? Comment imaginer cette équipe arriver à ces résultats s'ils se voyaient, au nom de la parité ou de l'égalité des chances, imposer des quotas de toutes sortes? Que feraient ils s'ils devaient intégrer 30% d'amateurs pour que chacun ait sa chance et pas toujours les mêmes? Ou si au nom de la parité on leur imposait un quota d'individus représentatif de la diversité ethnique du pays? Le niveau baisserait et il en serait de même des résultats et l'image de la France dans ce sport en pâtirait durement.
Il en est de même de tous les domaines de la société et notamment de l'enseignement, la France a eu la chance d'être un modèle en matière de culture et de civilisation. Qu'en est il aujourd'hui? A quel rang mondial sont reléguées les universités françaises? Ou en est notre recherche? Ou sont nos grands philosophes? Cette perte de culture et de savoir va nous reléguer immanquablement à un rang peu enviable dans la hiérarchie mondiale sur le plan culturel mais aussi par contre coup sur le plan économique.
Comment en sommes nous arrivés là? Les méthodes appliquées à l'enseignement ont été plus catastrophiques les unes que les autres. L'égalitarisme à tout prix que l'on a confondu avec l'égalité des chances, le redoublement considéré comme une humiliation et abandonné, la suppression des examens trop traumatisants pour ceux qui échouent, les fameux 80% de bacheliers, et maintenant les quotas dans les grandes écoles comment avec ça l'enfant peut être motivé pour apprendre et l'enseignant pour faire son métier. Avec la quasi suppression du redoublement pour n'en faire qu'une exception, nous avons vu arriver dans les classes supérieures des enfants qui n'avaient absolument pas le niveau et qui ralentissent la progression de la classe, soit parce que le prof. perd beaucoup de temps à essayer de les récupérer, soit parce que, complètement largués, il passent leur temps à foutre le bordel. Nous en arrivons au point, qui aujourd'hui réveille quelques esprits supérieurs, de constater que près de un enfant sur deux arrive en sixième sans savoir lire, ne parlons pas du reste. Le constat, c'est que c'est très pénalisant pour les meilleurs et encore plus infect pour tous ceux qui sont largués qui n'ont jamais été si nombreux.
Pourquoi? Simplement par le manque de motivation, l'enfant qui devait cravacher pour passer en classe supérieure se motivait, étudiait et était fier de passer, aujourd'hui tout le monde passe, alors pourquoi faire un effort? Il vaut mieux jouer sur internet ou à la télé aux innombrables jeux vidéo plutôt que de faire des devoirs qui ne servent à rien?
Le résultat est au niveau des errements qui ont été faits, baisse générale de niveau, rejet à la rue de plus de la moitié des enfants quasi analphabètes. Sans élitisme, pas de résultats à espérer, remettons en odeur de sainteté cet élitisme tant décrié et il sera possible de redresser la barre. Ne me faite surtout pas dire que l'élitisme s'oppose à l'égalité des chances, bien au contraire si dès le plus jeune âge ce sont les meilleurs qui passent chacun aura sa chance. Aujourd'hui, seuls ceux qui ont la chance d'avoir des parents qui s'intéressent à ce qu'ils font et qui vont leur apporter aide et soutien ont des chances de s'en sortir. remettons sur les rail élitisme et égalité des chances, c'est la seule opportunité de sauver notre enseignement et notre culture et il vaudrait mieux agir et vite afin d'arrêter de massacrer plus de la moitié de nos enfants.
De même en politique, le communisme nous a montré les limites et l'échec de l'égalitarisme. Là aussi sans motivation, pas de résultat et échec cuisant du système. Le capitalisme libéral a déjà conduit à la crise de 2008 et nous en prépare d'autres. Doit on pour autant condamner la liberté d'entreprendre? Doit on s'opposer à une mondialisation de l'économie qui avec le développement des transports et des télécommunications est inévitable?
Alors que reste t-il? Retournons à nos trois piliers de notre république, liberté, égalité, fraternité et faisons que la liberté permette aux plus forts de continuer à se développer, qu'au nom de l'égalité la richesse des plus forts soit judicieusement répartie et que ce soit la fraternité et elle seule décomplexée de toutes idéologies qui nous permettre de trouver cet équilibre entre la liberté et l'égalité.
Depuis longtemps, au risque de choquer, je suis convaincu que la société idéale serait une société ou les plus faibles viendraient en aide aux plus forts au maximum de ce qu'ils peuvent apporter, par leur travail et leurs connaissances, afin qu'ils soient encore plus forts, et que les plus forts acceptent une redistribution de leurs richesses et viennent en aide aux plus faibles au maximum de leurs possibilités afin qu'ils deviennent plus forts. Ceci bien sur suppose que chaque individu à sa naissance ait égalité des chances de se situer dans la catégorie des plus forts. C'est complètement utopique, mais faut bien rêver un peu.