La multiplication des sondages attestant de l'envie de voir Dominique de Villepin candidat à l'élection présidentielle de 2012 n'a qu'un seul but : affaiblir la majorité présidentielle et démobiliser ses électeurs en agitant le chiffon rouge de la division et de la défaite aux prochaines régionales et en 2012. Un leurre dont les Français, privés de débat sur les régionales, sont finalement les premières victimes. Ne nous y trompons pas.
On nous fait ainsi prendre des vessies pour des lanternes. Les français, dont on connaît le goût pour les challenger (syndrôme Poulidor), appelleraient de leur voeux la candidature de Dominique de Villepin en 2012. Et pour bien nous en convaincre, voilà que les sondages se suivent et se ressemblent. Dernier en date, celui de l'Express : 49 % des Français souhaitent que l'ancien Premier ministre soit candidat aux prochaines élections présidentielles.
La manoeuvre est évidemment des plus grossières. D'abord parce qu'il passera beaucoup d'eau sous les ponts d'ici 2012, ensuite, parce qu'il est évident que la majeure partie des électeurs de l'opposition (toutes tendances confondues) appelle cette candidature de ses voeux, pour déstabiliser l'UMP et Nicolas Sarkozy dont peu doutent qu'il sera à nouveau candidat dans deux ans. Enfin, la question est mal posée. Pour en tirer des conclusions, ils faudraient interroger les Français sur leurs intentions de vote au premier tour avec ou sans Dominique de Villepin. Et là, il y a fort à parier que les résultats ne seront pas les mêmes ! S'il passe la barre des 5 à 7 %, ce sera déjà très bien ! Pas de quoi en faire la Une des journaux. Tout au plus, cela servirait à alimenter les spéculations dans les milieux politiques sur le parallèle Villepin-Sarkozy / Chevènnement-Jospin.En tant que citoyens, nous ne devons pas nous laisser tromper par ce brouhaha médiatique. Nous ne devons pas accepter d'être privés de débat, alors que ces élections régionales sont lourdes d'enjeu pour notre vie quotidienne. Les régions sont compétentes pour les lycées, les transports, la formation professionnelle, l'emploi, le développement économique... Elles ont un rôle important à jouer dans la mise en place d'un modèle de croissance durable. Nos futurs conseillers régionaux doivent dire quelle est leur vision, quel est leur projet. Nous devons choisir en connaissance de cause.
La vérité c'est que le PS ne veut pas trop mettre en avant son bilan à la tête des 20 régions qu'il administre. Ce bilan est mauvais : matraquage fiscal, retard dans les investissements indispensables, saupoudrage de subventions aux associations "amies", hausse vertigineuse des frais de fonctionnement... Pire, le PS n'a pas de projet pour les années à venir. Attaqué sur sa gauche par le front de gauche, challengé par les Verts, affecté par le refus du MoDem de constituer des listes communes... il est surtout empêtré dans son équation de second tour : faire la synthèse impossible pour rassembler autour de lui le front des oppositions aux sarkozysme. Car il faudra bien rassembler tout le monde pour battre les listes de la majorité présidentielle. Mais que donneront ces majorités éclectiques où siègeront côte à côte des rescapés du MoDem de François Bayrou, des gauchistes du NPA, des communistes, des Verts et des socialistes ? Quel programme mettront-ils en oeuvre ?
Pour l'heure, l'enjeu est simple : démobiliser l'électorat de l'UMP en faisant croire que la défaite est inéluctable et pire... que la présidentielle de 2012 est perdue (grâce ou à cause de Villepin). Alors à quoi bon aller voter ?
Ne tombons pas dans le piège. La majorité présidentielle est unie et rassemble bien au-delà de ses frontières naturelles. C'est cette dynamique d'union et d'ouverture qui a assuré notre succès aux élections européennes. Rien d'étonnant à ce que nos adversaires cherchent à la fissurer. Une élection n'est jamais perdue d'avance et nous pouvons encore créer la dynamique qui portera les listes de l'UMP et de ses partenaires vers la victoire dans nombre de régions. Encore faut-il s'en donner les moyens et mobiliser largement autour de nous, en particulier les indécis.
Ne soyons pas dupes ! Restons unis. La bulle médiatique Villepin aura vite fait pschitttt, tandis que l'avenir de nos régions -et le nôtre- se joue dans les semaines qui viennent !