Dominique « Le lao »

Par Liaobeijing

Il y a 4 ans jour pour jour, je faisais l’interview pour la 1ere version d’Un Fontainois à Pékin, de mon ami Dominique, Un Français venu comme moi à Pékin pour apprendre le Chinois et que j’ai affectueusement surnommé 老 »le lao ».


Dominique a depuis regagné la France, mais étant amoureux de la randonnée et de la montagne, il revient régulièrement en Chine pour des excursions.


En Novembre 2009, Je retrouvais avec plaisir Notre Lao de passage à Pékin.


Retrouvez ici notre première interview :


Un vieux en chinois est appelé « Lao » et il faut savoir que le professeur vénéré, vénérable c’est un « Laoshi », il est très respecté…
Dans la culture chinoise tu es enfant jusqu’au moment où tu deviens grand père, c’est à dire qu’on passe d’enfant à l’âge de grand père sans passer par l’âge adulte.
 » Cela se ressent fortement dans les transports en public ! Car je peux vous dire, que ce soit dans le métro ou dans le bus, le nombre de personnes qui me proposent de me laisser leur place est impressionnant. Je n’accepte pas toujours mais je suis surpris par la politesse des Chinois… Quelque part cela me ramène à mon âge, vous avez compris… !!!!


Bonjour Dominique peux tu te présenter et nous dire pourquoi on te retrouve à Pékin ?
Bonjour je suis Dominique RENAUT 65 ans, conseiller indépendant d’entreprises en région parisienne, je viens d’atteindre l’âge de la retraite. J’en profite pour pouvoir réaliser un rêve ancien : apprendre le chinois, ce que je ne pouvais pas faire avant faute de temps.
En fait ce pays me fascine depuis que j’y ai mis les « pieds » de façon professionnelle il y a une dizaine d’années.
A cette expérience ce sont ajoutés des voyages essentiellement dans le sud ouest de la Chine. Ce pays vous interpelle en permanence car vous n’y comprenez rien ! D’où un intérêt permanent !
De plus les régions montagneuses du sud ouest limitrophe du Tibet sont peu connues et pourtant hébergent des minorités culturellement très riches (chez les Miao, par exemple chaque maison à son métier à tisser). En ce qui concerne les montagnes, dans le Sichuan, Chengdu (15 millions d’habitants), est à 100 km d’une montagne de 7000m, autre raison d’intérêt en tant qu’organisateur de randonnée au Club Alpin Ile de France.

Actuellement, j’ai l’opportunité de séjourner 6 mois en Chine, et je viens de m’inscrire à l’Université des finances et d’Economie de Pékin pour y apprendre un minimum de chinois afin de pouvoir me déplacer d’une maniére indépendante en Chine.
Avant de partir en chine mes amis se moquaient un petit peu de moi :  » mais que vas tu faire là bas ?  » Je dois dire que leur jugement est un peu faussé par la communauté chinoise en France qui n’est pas toujours complètement représentative du pays.

Il faut savoir que parmi les Chinois qui viennent en France certains sont venus pour essayer de s’en sortir, de faire fortune et peuvent être assez activistes. Ici en Chine, vous trouvez toutes les catégories sociales, différents caractères…
D’une manière générale les Chinois sont très accueillants. Entre eux je ne sais pas, mais avec les étrangers ils sont très sympas. Exemple, la manière dont ils nous aident et nous abordent dans la rue, quand on va dans un bureau pour acheter quelque chose ou se renseigner…
Cela fait quoi de reprendre les bancs de l’école à 65 ans ?
La grande surprise naturellement c’est d’abord de se retrouver dans une salle de cours et ensuite de se retrouver avec de jeunes étudiants. Je dois dire que l’ambiance est très sympa et qu’en plus cela me ramène à ma jeunesse …avec un cerveau un peu moins agile (rires).

Au sujet de la langue, voilà ce que j’ai dis à mes amis en France. Pour apprendre le chinois il y a 2 difficultés majeures. La première : il y a plus de 8000 caractères pour la lecture et il faut en connaître au moins 3000 pour pouvoir lire le journal. Je ne sais pas si vous voyez la difficulté ! J’apprend une vingtaine de mots par jour c’est plutôt difficile pour moi. De plus il faut savoir dessiner les caractères, moi qui ne suit pas trop bon dessinateur (…)
La deuxième : c’est l’intonation dans la langue : pour le Mandarin la même syllabe peut avoir 4 tons, et suivant le ton vous changez complètement la signification. L’exemple classique c’est « ma » : au premier ton c’est la maman et au troisième ton c’est le cheval : Vous vous doutez des contre sens qu’on peut faire

Malgré tout, au bout d’un mois de pratique, je commence à pouvoir me débrouiller dans la rue : je peux faire seul toutes les opérations de poste, de banque, prendre le train ou le bus… bien que je n’en sois qu’au début c’est déjà très satisfaisant pour moi.
Que penses tu de Pékin ?
J’ai pas mal circulé dans la ville, pour moi il y a 2 aspects complètement différents. D’abord Pékin est une capitable très moderne. On y trouve des quartiers qui feraient pâlir les Champs Elysés ; ce n’est pas ce qui m’intéresse particulièrement.
On y trouve également un certain nombre de lieux historiques qui vous rattachent à toute l’histoire de la Chine. En fait ce qui est fabuleux dans ce pays c’est que vous avez une histoire continue sur plus de 6000 ans et Pékin est depuis longtemps la capitale de ce pays. Vous trouvez dans Pékin des traces de cette histoire dans plusieurs lieux publics qui sont d’ailleurs très visités et vénérés par les Chinois : le Palais d’été, le Palais d’hiver, le Temple des lamas etc…

Ce sont des lieux connus intéressant à visiter non seulement pour leur histoire mais également pour observer le comportement des Chinois qui sont devenus très consommateurs de tourisme depuis plusieurs années.

Il y a aussi quelques anciens quartiers mais ils ont tendance à disparaître… Moi ce que j’aime surtout c’est flâner dans la ville « vivante », c’est passionnant !
Une anecdote à raconter sur ton quotidien ?
Ici on ne se ruine pas ! Un repas à l’Université coûte environ 0,40 cm d’Euros et une coupe shampoing chez le coiffeur 1 Euros.
Pour nous Français, pourtant peu disciplinés, le parcours du combattant c’est la traversée d’un carrefour : au feu au bonhomme vert :
Vous vous croyez en sécurité : quelle erreur ! Tout ce qui peut tourner à gauche où à droite (vélos, charettes, voitures) le fait.
Seule protection les voitures qui contiuent en ligne droite sont stoppées. Une seule solution : votre tête doit être en permanence un girophare !
Le mot de la fin ?
J’ai passé plusieurs mois à Pékin. Je suis très heureux de cette expérience, que je ne peux que recommander ce pays à ceux qui aiment l’aventure et le dépaysement !