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COUP DE CŒUR
Feel good movie du
moment, In the air commence avec de magnifiques plans
zénithaux des grandes étendues américaines. Dès le début, le ton
est donné : l'histoire nous fera passer par un kaléidoscope
d'émotions comme un paysage qui changerait au gré d'un vol. Ici,
nous sommes en compagnie du Cary Grant des gates amerlocs : Mr What
Else (Georges Clooney) en personne sans sa machine à café, non,
plutôt avec un éternel costume bleu marine trois pièces et une
valise où tout est rangé au cordeau. Notre séducteur est un homme
riche, certes mais seul, il vit dans les airs et s'envoie quelques
filles au passage dont une, une actrice, blonde, (parfaite Vera
Farmiga) stéréotype de l'étasunienne chaude, qui va lui en faire
voir de toutes les couleurs. N'aborder que cette pseudo romance qui
vire au libertinage serait passer à côté du réel sujet que traite
si intelligemment le film. Il s'agit d'une comédie sur le dur
travail presque monstrueux d'un homme qui passe sa vie à licencier
des employés sans le moindre remords car comme il le dit « c'est
le boulot ». Le boulot, toujours le boulot... Cela ressort même
dans les couleurs du film : tous sont habillés en bleus synonyme du
bleu de travail, le bleu d'une dure labeur mais aussi le bleu du ciel
ou alors même celui de l'océan : un collègue fait référence à
un bateau qui coule quand il parle du boulot à Ryan Bingham (car
c'est son nom) peut être synonyme de la coulée des âmes,
n'oublions pas que notre Cary Grant est un poète à ses heures. Il
est question aussi de crise (de nerfs parfois... excellent jeu d'Anna Kendrick) de suicide, de tromperies dans ce film ; des sujets lourds
très lourds presque amers mais aussi de beaux sujets comme le
mariage d'une sœur, la stabilité d'un couple, la joie d'être
ensemble, des valeurs somme toute très simples et émouvantes à
contempler. En fin de compte, In the air finit comme cela à
débuter dans les airs et dans l'infini... du travail à accomplir.