En effet, la fondation qui est en charge de cette restauration redoute que d'évoquer l'auteur du Fardeau de l'Homme Blanc ne provoque quelques légères agitations. On se souvient que ce long poème a souvent été lu comme un soutien notamment à la colonisation des Philipines et d'autres territoires espagnols par les USA. D'autres y voient plutôt un avertissement lancé au pays pour lui rappeler les responsabilités qu'une politique coloniale implique. Mais dans le doute, on préfère s'abstenir...
« Si nous avons essayé de la transformer en musée, tout simplement parce que Kipling était né ici, cela aurait froissé des susceptibilités », explique Mukund Gorashkar, responsable de la JSW Foundation.
Les travaux débuteront cependant le mois prochain. Même le président de la société Kipling estime que cette prudence n'est pas de trop. La bureaucratie actuelle en Inde est dans l'ignorance de l'homme qu'il fut, et considère surtout la partie impérialiste du personnage. Si cela change, l'évolution n'est que progressive et officiellement, la mémoire du poète est toujours persona non grata...
Né en plein coeur de l'époque victorienne, en 1865, Kipling n'aura donc même pas une chambre pour lui rendre hommage dans cette immense bâtisse...