Je ne saurais vous donner de leçons en matière de religion.
Judas a pour moi les traits épais d'une brute new-yorkaise.
(Jesus to Judas : "you talkin'g to me, guy ???"
pour ceux qui restent frappés par le le drole d'accent des protagonistes de La dernière tentation du Christ, une explication qui vaut ce qu'elle vaut de la part d'Harvey Keitel :
"I’m gonna get something off my chest; maybe here’s the opportunity. The language was chosen. By that I mean, the form the language would take, contemporary speech, was chosen by Marty. The original language was Aramaic. You know, somewhat the sound of that if you know or have heard any Arabic at all. Marty’s decision was to use these accents. It was a creative choice. Some people never got past the language. I was upset with what some people said regarding the language. One person in Spain said to me, “but the language, the dialect you spoke was so absurd, it was so ridiculous.” I said, “what accent would you like to have heard?” The person paused and said, “British.” ")
Lorsque je rencontre une femme en Burqa, j'ai le sentiment de croiser l'un des personnages du voyage de Chihiro, parmi les fantômes ou monstres se rendant aux bains : le Kaonashi. "Un être solitaire et triste en quête d'amour dont les désirs insatisfaits mettent en danger chacune des personnes qui l'approchent".
C'est une impression saisissante comme l'aspiration par un trou noir.
(autre chose qu'un trou noir, en photo)
Je me souviens de l'apparition d'une femme en Burqa dans une boutique de chaussure en Turquie. Alors que je ne pouvais par définition pas la voir, il se dégageait d'elle une grande majesté, elle semblait sûre de sa beauté et de sa supériorité. Je l'ai "dévisagée" (déburquisée ?) comme si elle ne pouvait pas me voir et que j'étais, comme elle, cachée. Un raisonnement d'enfant, tel se mettre les mains sur les yeux et croire que l'on est invisible aux autres.
Est-ce seulement la couleur qui rend la burqa si lugubre ? Qu'en serait-il si le costume était blanc ? Pourquoi ne trouvons-nous pas ça du tout rigolo, une femme en costume de Batman ?
Les cornettes des bonnes soeurs évoquent la fantaisie pourtant. Trouvera-t-on un jour dans les magasins de déguisement un costume de burqa sexy ?
Faut-il attendre que sorte un film où une femme en burqa aidera, disons Dany Boon, à déjouer une conspiration chinoise (ennemi qui pourrait nous être commun) pour l'humaniser ?
Je me lance. Un peu de voile.
1000 ans avant que Jesus naisse, il est fait mention sur les tablettes des lois assyriennes du voile. Ce qui est intéressant, ce n'est pas seulement qu'il est écrit que les femmes doivent se couvrir la tête, c'est que les impures, elles, ont pour obligation de le faire savoir aux autres et doivent se promener tête nue. L'humanité me comble.
Ce qui est très fort de café c'est que ce sont les chrétiens qui "incluent le voile dans une démonstration théologique".
La prescription du voile, chez les 2 autres monothéistes, est seulement sociale. Pas divine.
Une "nécessité" sociale parce que les hommes ne savent pas se retenir. Ca déborde.
Dans le NT, c'est Saint Paul qui fait la démonstration RELIGIEUSE de la nécessité pour les femmes de se voiler. Une très mauvaise rédaction, vraiment mal batie.
"Tout homme qui prie ou prophétise la tête couverte fait affront à son chef. Mais toute femme qui prie ou prophétise tête nue fait affront à son chef...
... L'homme, lui, ne doit pas se voiler la tête : il est l'image et la gloire de Dieu ; mais la femme est la gloire de l'homme. Car ce n'est pas l'homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l'homme, Et l'homme n'a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l'homme."
CQFD : "Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance, à cause des anges."
Il aurait pas passé le premier tour de l'agreg', avec ces arguments tirés par les cheveux.
"à cause des anges". Eh oh, Paulo, tu les sors d'où tes anges ??? Hors-sujet !?
Il est en tellement mauvaise posture qu'il s'en remet à la nature. Le signe que cela va très mal :
"La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas qu'il est déshonorant pour l'homme de porter les cheveux longs ?"
Non, elle ne me l'enseigne pas.
Sur ce point, c'est vrai, Saint-Paul a une stratégie de placement de produit. Et la MAUVAISE FOI qui va avec :
Si tu veux vraiment gagner des parts de marché...
Au final, c'est dommage, parce que Saint Paul aurait pu être le père de l'émancipation des femmes. Il en avait les épaules.
"L'apôtre a fondé, dans ses épîtres, une théologie cohérente, celle du salut en Jésus-Christ qui rend vaine tout autre espèce de justification par les œuvres, c'est-à-dire par l'obéissance à la lettre de la Loi de Moïse. Cette libération rend tous les Chrétiens, sans distinction de sexe ou de statut social, égaux face à Dieu.
En revanche, en écrivant son texte sur le voile des femmes, Paul contredit ouvertement sa propre théologie. La théologie étonnamment libératrice de Paul n'a pu se débarrasser complètement des coutumes du monde auquel il appartenait, marqué par la soumission de la femme."
(j'ai fini par donner une leçon, non ? Incorrigible !)