Revue musicale
Artiste: Chris Brown
Album: Graffiti
Date de parution: 7 décembre 2009
Genre: Électro pop
Pays: États-Unis
Note: 3/5
Durée: 51:50
Label: Jive Zomba/ Sony Music
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À bas l’industrie!
Son album a fraîchement débarqué sur la scène musicale que Chris Brown est déjà décu par le boycott dont il se dit victime. Depuis qu’il a utilisé le visage de sa copine Rihanna comme un punching ball, le chanteur est en pleine chute de popularité. Sur son Twitter, Chris dénonce l’industrie musicale et les magasins qui refusent d’exposer son CD sur les bacs.
Walmart a déclaré à ce sujet qu’ils ont bel et bien exposé les CD mais c’est juste « que ça ne se vend pas si bien que ça ». Le chanteur a répondu qu’il est allé lui-même visité un magasin Walmart et que même les gérants ont été incapables de trouver ne serait-ce qu’une copie de son CD.
La question qui persiste: est-ce que l’album mérite sa place dans les bacs?
Changement de cap
Avec « Crawl », le 2ème extrait de Graffiti, on avait l’impression de retrouver le même Chris Brown, avec un soupçon de remords et de maturité.
Cependant, en écoutant Graffiti, on se demande bien si les producteurs artistiques de l’album ne font pas partie de Daft Punk, une formation française branchée sur la musique électronique.
Avec « Forever », la chanson pop/électro issue de son précédent solo, on a pas su reconnaître les signe précurseurs d’une orientation R&B/électro.
Graffiti semble avoir été enregistré pour les fanatiques de basses énergétiques qui aiment se déhancher, sans rythme aucun, sur les pistes de danse. Et pourtant l’orientation électro laisse entrevoir un autre côté plus sombre auquel Chris ne nous avait pas habitué. Même si les déboires sentimentaux du jeunot n’ont pas entièrement sapé le moral de la direction musicale, certaines chansons sont teintées d’amertume et de regrets.
Comme beaucoup de chanteurs, Chris essaie de sortir du moule Pop/R&B en explorant le style euro disco.
On pourrait toutefois lui reprocher d’avoir regroupé dans cet opus des titres aux thèmes trop éloignés.
Impatient de battre le fer pendant qu’il est encore chaud, Chris n’a pas eu le temps de réunir des chansons qui donnerait à l’album assez de consistance. Il fusionne assez singulièrement amertume et célébration.
Perdus dans l’espace
Même la chanson « I’ll Leave » qui commence avec des airs de slow, se déchaîne vite en une profusion de sons électroniques.
On s’accorde une mini pause avec « Sing Like Me », un mid-tempo qui apprivoisent la pop électronique mais on repart aussitôt sur des airs trompeurs.
« I Love You » s’ouvre sur des airs d’accordéon qui tranchent avec le thème de l’album. L’espace de quelques secondes, on se croirait dans un quartier populaire du Paris du XIXème siècle lors d’une balade nocturne. Mais la basse nous ramène vite dans l’univers Chris Brown et l’accordéon joue trop en sourdine pour que nos oreilles le perçoivent distinctement. L’album multiplie ainsi des chansons dignes de films de science fiction, ce qui étouffe des morceaux plus « humains ».
Pas de Chris sans Rihanna
La chanson que tout le monde attendait s’est révélée être « Famous Girl », dont les paroles sont truffées de références à d’autres artistes musicaux. « Famous Girl » semble décrire sa relation avec Rihanna, qu’il avait agressé en février dernier.
En entrevue Chris Brown refuse de confirmer qu’il a écrit cette chanson en pensant à la jeune carribéenne. Il déclare tout simplement que la chanson est à prendre telle quelle et que nous devons nous y référer pour un avis décisif.
Parce que tu es réputée
Pour briser les coeurs
(…)
J’aurais dû me douter que tu me briserai le coeur
(…)
Je t’ai peut-être trompé au départ
Je n’aurais jamais dû écrire « Disturbia »
Mais je le pensais dans « Forever »
On étant censés être ensemble
Et je ne peux pas te laisser partir
Que dire de plus?
On retiendra surtout de Graffiti que c’est un album excessivement électronique. La voix de Chris semble avoir un léger mûri, mais par moments, on se perd dans l’arsenal des effets sonores déployés. On aurait peut-être préféré des morceaux moins chargés, histoire de savourer la clarté de sa voix.