Les décisions du PM Stephen Harper en rapport avec l’aide de notre pays à Haïti sont remarquables. Le Canada est le plus généreux de tous les pays du monde sur la base du per capita.
Cet intérêt du PM pour Haïti a commencé bien avant le tremblement de terre qui a ravagé la nation haïtienne. Est-ce l’influence du gouverneur général, la canadienne-haïtienne Michaëlle Jean ? Probablement, car cette dernière a toujours été très dévouée pour aider ce pauvre pays, le plus mal-en-point de notre hémisphère.
Le PM Harper veut faire encore plus. Il a comme ambition de persuader le G8 d’aider les femmes et les enfants de pays en développement. Il a affirmé que les pays du G8 et les organisations internationales devraient viser à obtenir des résultats plutôt que de faire des promesses. Au sommet économique de Davos, il a, entre autres, insisté sur ce sujet.
Cette année, le Canada est l’hôte du G8 et du G20. M. Harper sera président du premier sommet et co-président du 2ième. Il sera donc bien placé pour faire valoir ses propositions et obtenir des résultats concrets. De plus, Il peut compter sur l’appui du président français Nicolas Sarkozy qui professe une politique similaire d’aide aux pays pauvres et qui pourra poursuivre dans la même direction puisque les deux sommets se tiendront en France en 2011.
Les nouvelles positions du PM Harper sont surprenantes puisque depuis sa venue au pouvoir, le Canada a annulé son aide aux pays Africains. Il semble que le désastre d’Haïti l’ait bouleversé et l’ait amené à de meilleurs sentiments. Comme Bill Clinton et Bill Gates qui ont salué la nouvelle politique canadienne, je crois que nous nous devons de dire au PM Harper : « Bravo ! ».
Est-ce strictement pour des fins politiques que le PM Harper a mis l’accent sur ce créneau ? Plusieurs personnes, dont le soussigné, demeurent sceptiques. L’opposition à la Chambre des communes n’y croit pas. Je leur dis « donnons la chance au coureur, nous aurons tout le temps éventuellement pour faire les mises au point, si elles s’avèrent nécessaires».
Par contre, sur la question du réchauffement climatique de la planète, ce n’est pas fort ! Le ministre de l’environnement vient d’annoncer que le Canada réduira ses gaz à effets de serre (GES) d’un pourcentage égal à ce que vient d’annoncer les USA, soit 17% sur la base des niveaux de 1995.
Le Ministre se « pète les bretelles » en affirmant que le Canada a été vite à réagir sur ce sujet en annonçant si tôt ses objectifs qu’il affirme être conformes à l’accord de Copenhague. De toute façon, il était tenu de le faire avant le 31 janvier pour répondre à la demande des Nations-Unies.
Le Canada a fait son annonce un jour après celle des USA et a simplement copié l’objectif fixé par les Américains. On n’a pas besoin d’un ministre de l’environnement pour faire cela. Ça sert à quoi un ministère de l’environnement si, sur un sujet capital comme celui de la réduction des GES, on ne fait qu’accepter un document préparé par les Américains, pour les Américains, et qui n’a rien à voir avec l’intérêt à long terme du Canada.
Notre PM agit comme si le protocole de Kyoto n’avait pas été signé par un des ses prédécesseurs, l’ancien PM canadien Jean Chrétien. Sur ce sujet, Greenpeace souligne que « la nouvelle cible correspond à une augmentation de 2,5% des émissions, d’ici 2020, au-dessus de 1990 » fixée à Kyoto comme base de comparaison.
Dans son annonce, le ministre Jim Prentice n’a pas abordé le sujet de l’exploitation des sables bitumineux. « Plus tard » a-t-il dit.
Alors que l’objectif des pétrolières est de multiplier par quatre le nombre de barils de pétrole extraits par jour de ces sables d'ici 10 ans, le ministre laisse penser que les réductions de GES devront se faire ailleurs.
Le Canada est devenu, toute proportion gardée, l’un des pays les plus polluants de la planète. Même si les sables bitumineux sont une source incroyable de richesse pour les Canadiens, je crois que devrions cesser d’en accélérer l’exploitation tant que nous n’aurons pas trouvé une manière propre d’en extraire le pétrole. Notre planète passe avant notre richesse immédiate. Les générations futures de Canadiens pourront en profiter pleinement puisque l’exploitation des sables bitumineux prendra au moins 150 ans. L’argent n’est pas perdu, il ira à nos descendants.
Je dis « CHOU ! » au PM Harper pour son manque de responsabilité et le tort qu’il continue de faire à la réputation de notre pays dans le monde sur la question du réchauffement climatique de la planète.
Claude Dupras