Les Etats Unis connaissent une nouvelle vague populiste qui est en train de changer la donne politique à l'exemple du succès de Scott Brown à Boston ou de la percée de Marco Rubio en Floride. Cette course au peuple frappera-t-elle aussi la présidentielle Française et qui remportera la mise ?
Une "révolte populiste" est-elle possible en France et si oui qui pourrait la canaliser ?
Les "sans parti" peuvent-ils canaliser les sans grades, capter les classes moyennes et bousculer les frontières politiques classiques à l'exemple des "phénomènes" Brown, Rubio ou Thune aux Etats-Unis ?
Ségolène Royal est probablement la plus intuitive pour capter de telles "nouvelles vagues" de rejet des élites politiques, financières, économiques. Elle peut compter sur son ancrage local, son parcours atypique, ses relations tumutueuses avec les élites pour être déjà perçue à l'écart.
Dominique de Villepin peut compter sur un physique télégénique, le sens des postures, la volonté de créer un chemin. Mais son tempérament, sa formation, son cursus ne dressent-ils pas des barrières difficiles à franchir dans son expression, ses programmes, ses attitudes ?
François Bayrou occupe le créneau des valeurs de base (back to basics) mais n'est-il pas perçu comme déjà trop politique (donc usé)quand il va s'engager dans sa troisième présidentielle ?
Qu'est-ce qui pourrait placer les Français à l'écart du réflexe de sanction des élites en sortie de crise ? A priori rien sauf à imaginer que tout simplement l'offre fasse défaut face à la demande.
Qui sera le premier à pouvoir dire de façon crédible " regardez moi je suis le miroir dans lequel chacun de vous peut se reconnaître" ? C'est la question clef.
Pour l'instant Villepin est encore too much. Bayrou est trop pastel. Royal est trop socialiste. Dans ce "Club des moins de 10 %" sur une base individuelle, qu'est ce qui peut provoquer le sursaut pour capter les classes moyennes, grandes victimes de la crise au point de penser souvent maintenant ne pas lui survivre ?
La droite sarkozyste cultive les élites et condescend à accorder un zeste de compassion ponctuelle aux malheureux. La gauche se réconcilie avec le misérabilisme et tolère des élites à la condition qu'elles redeviennent discrètes.
Qui va bousculer ce jeu traditionnel ?
C'est un âge d'or pour une nouvelle offre éthique et technique. Des Républicains Américains pragmatiques et courageux évoluent sur ce chemin. La vie politique Française est-elle trop "classifiante" pour receler une telle offre ?
La course au peuple est ouverte. Qui vivra la métamorphose pour prendre ce risque et peut-être ouvrir de nouvelles perspectives encore peu concevables ?
A quand le premier nouveau discours de classe de la part d'un présidentiable souhaitant accéder au pouvoir à la différence des révoltes extrêmistes sans issue concrète ?
C'est le créneau de la révolte populiste contre la droite et la gauche classiques. Aux Etats-Unis, il devient le créneau à la mode qui rend tout possible. Qu' en sera-t-il en France ?