Cette semaine a été agitée sur le plan médiatico-juridique. Tout d'abord, on apprenait que Dominique de Villepin était relaxé dans l'affaire Clearstream.
Immédiatement, il se pavanait devant les caméras en se félicitant que son innocence soit enfin
reconnue. Il promettait mordicus qu'il n'avait ni rancune, ni rancoeur (sous-entendu vis à vis de l'abominable Sarkozy). Nul n'y croyait, mais l'image était belle pour le 20 heures. Aussitôt, la
contre-attaque élyséenne se préparait. Qaund Nicolas Sarkozy a appris la nouvelle le jour même de son anniversaire, il a fulminé avec la zénitude qui ne le caractérise pas. En public, il a décidé
de faire bonne figure, annonçant même son intention de ne pas faire appel. Beau message de paix, mais il se trouve que Sarko, en tant que partie civile, n'est pas en mesure de faire appel. Seul le
parquet (l'accusation) a ce pouvoir. Par un heureux hasard, il se trouve que le parquet est aux ordres du ministre de la Justice, qui n'a rien à refuser au président de la République. Dès le
lendemain, le procureur Jean-Claude Marin annonçait donc son intention de faire appel de la décision concernant Villepin. De là à imaginer que Nicolas Sarkozy y soit pour chose, il n'y a qu'un pas
que Villepin s'est empressé de franchir. Fini la réconciliation, nous avions à nouveau droit au combat de coqs entre deux hommes politiques du même camp (UMP).
Nous avons ensuite assisté à la guerre des communiqués. Le clan Sarkozy abjurant qu'il n'y était pour rien et que son protégé avait même déclaré ne pas vouloir faire appel, mais en s'abstenant de
se retirer de la procédure, soit dit en passant. Le clan Villepin parlant d'acharnement.
Et si ce coup foireux du président était une grave erreur politique de sa part ?
A l'origine, c'était lui la victime de l'odieux Villepin, fomenteur de sales coups tordus. Dorénavant, il va clairement apparaître pour celui qui a le pouvoir de la justice entre les mains et qui
en use et en abuse à son bénéfice personnel. Villepin victimisé va gagner en popularité à droite comme à gauche et il peut devenir une menace suffisante pour faire perdre son camp en 2012.
Attention, je ne prétends pas qu'il soit entièrement coupable dans cette histoire, mais il est probable qu'il y a joué un certain rôle. Toutefois, l'acharnement de Sarko lui est nuisible. Il se
retrouve comme dans l'affaire Jean Sarkozy à l'EPAD : aveuglé par ses obsessions.
Moi, tant que ça se déchire à droite, ça me fait bien rigoler et ça nous change des bisbilles du PS.
Dominik
Tags : Dominique de Villepin, Affaire Clearstream, relaxé, procès, Nicolas Sarkozy, UMP, gouvernement, président de la république, ex-premier ministre, Jean-Louis
gergorin, Imad Lahoud, Jean-Claude Marin, procureur général, 20 heures