En lisant les premiers mots d’Olivier Jay (du JDD) («Les vraies cibles présidentielles, ce sont les patrons, les banquiers et certains dirigeants »), BiBi a cru relire une fable de La Fontaine : «Maitre Jay, perché sur son olivier, tenait dans son bec, un mirage/ Mais Maître BiBi, par l’odeur alléché/ lui tint à peu près ce langage /Et bonjour, Monsieur Jay du JDD/Que vous êtes joli /Que vous me semblez beau !» Voici la suite…
Détaillant son «Tableau de Chasse», BiBi se dit qu’Olivier Jay, expert JDD en Economie libérale, nous parlera du gibier Dominique de Villepin mais vous n’y êtes pas. Accrochez-vous aux branches de l’Olivier : le brave Journaleux du JDD veut nous-per-sua-der-que-l-Ami-Nicolas-n-est-pas- «l’Ami des Patrons» ! Hasard : BiBi a retrouvé un article du Point de Patrick Bonazza qui nous embarquait dans un Voyage bien plus intéressant et beaucoup moins mensonger, un voyage dans la galaxie des Patrons de Sarkozy. Regardons-y de plus près :
« [Sarkozy] n’hésite pas à appeler « ses » PDG.(…) Veut-il une expertise financière ? Il appelle Michel Pébereau, le président de BNP Paribas, ou, mieux, Daniel Bouton, de la Société générale, avec qui il a plus d’atomes crochus ». Olivier Jay a dû oublier ce Bouton-là à sa chemise dominicale. Daniel Bouton, aujourd’hui faussement vilipendé par Olivier et Nicolas, disait : «Pour la première fois, la Ve République a un président qui ne déteste pas les patrons, petits ou grands. Mieux, même, il les comprend». Mais, Olivier Jay insiste. Revoilà Sœur Anne : «Anne Lauvergeon, patronne d’Areva, est mise sous forte pression». En contrepoint, BiBi s’esclaffe en reprenant l’article de Patrick Bonazza : «Ainsi d’Anne Lauvergeon. « On la voyait beaucoup au ministère de l’Intérieur », souligne un PDG habitué, lui aussi, à ces visites (…) Son bilan ne fait pas que des admirateurs (…) Et pourtant, contre vents et marées, le président la soutient ».
Les Patrons ? Les banquiers ? Notre Président les adore. Citons : Patrick Kron d’Alstom, Denis Olivennes (FNAC et Nouvel Obs), Jean-René Fourtou (ex-Vivendi), Charles Milhaud (Caisse d’Epargne), René Carron (Crédit Agricole), Albert Frère le milliardaire belge, Henri Proglio un des 55 présents au Fouquet’s, Edouard de Rothschild (Libération) «avec qui, à une certaine époque, il partait en vacances», Dominique Desseigne (patron du Groupe Barrière et… du Fouquet’s), Martin Bouygues («S’il n’a qu’un seul ami, c’est lui»), Arnaud Lagardère (tiens, tiens, le patron d’Olivier Jay), Jean-Claude Decaux le publicitaire («Avec lui,c’est comme une petite famille»), l’inénarrable Bernard Arnault («Ils ont une admiration réciproque»).
BiBi ne manque pas de rappeler l’importance majeure de ce mystérieux Antoine Bernheim (relire ici-même l’article-BiBi). N’oublions pas non plus Henri de Castries, PDG d’AXA, qui connut les affres de la Justice (Olivier, souviens-toi !). Entre lui et notre Président, ce fut le «le coup de foudre». Citons encore Patrick Ricard, Gilles Pélisson, Franck Riboud et la flopée de grands Conseillers des Banques (Minc, Bazire, Soubie, Patrick Ouart etc). Et pour finir, les deux PDG amis pour la vie : Vincent Bolloré et Serge Dassault.
La Fable d’Olivier Jay est belle mais la morale-BiBi n’est pas forcément la même que celle de La Fontaine («Le Corbeau honteux et confus/Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus»). Olivier Jay ne sera jamais «honteux et confus». C’est que, pour ce genre de volatile, jamais il ne sera trop tard : il se perchera à nouveau sur son olivier, il reprendra le même «Tableau de Chasse» et continuera d’en faire tout un fromage dans son JDD de dimanche prochain.