La moisson rouge * / Dashiell Hammett
(1929)
Titre original : Red Harvest
Traduit de l'américain par P.J. Herr et Henri Robillot (1950)
Débarqué à Poisonville, le détective privé de l'agence Continental de San Francisco apprend que le client qui vient de l'engager a été assassiné. Aussitôt il se rend
chez son pater, qui lui propose aussitôt 10 000 dollars pour débarrasser la ville entière de ses gangsters. Il se met aussitôt en cheville avec Dinah Bran, la vamp de ces messieurs, qui lui
monnaie quelques tuyaux avec lesquels il va pouvoir monter les truands les uns contre les autres...
En cette fin des années 20, bien avant l'avénement du roman noir, Hammett campe pour la première fois de sa plume sèche des personnages violents et sans concession, et devient le chef de file de
la « Hard-boiled School » (ou l'« école des durs à cuire »). La Moisson rouge constitue dans les années 30 un
énorme pavé jeté dans la mare de la corruption, dans la mafia d'une société vérolée par la guerre des gangs. Elle oblitère la frontière bien nette autrefois
entre le Bien et le Mal : son protagoniste finit par aimer orchestrer cette tuerie monumentale, et il ne sait pas bien lui-même s'il n'est pas lui-même à deux doigts de devenir un truand. Le
roman est efficace, visuel, sonore, et c'est bien cela que je reproche à beaucoup de polars, et, pour que l'exception confirme la règle, j'irai jusqu'à avouer éprouver
plus de plaisir à les voir au cinéma, avec de bons dialogues et de bons acteurs (Humphrey Bogart prendra le rôle du privé Sam Spade dans le célèbre
Faucon maltais adapté plus tard à l'écran) qu'à les lire.
Gallimard. - 250 p.. - (Folio policier ; 38). - ISBN : 2-07-040793-4.