Jeudi soir, j'ai retrouvé mon vieil acolyte, Mister 110 Volts, vers 20h et nous sommes allés dans la banlieue de Montpellier pour écouter un concert de blues. Le lieu était perdu au centre d'une zone artisanale de Saint-Jean-de-Vedas, difficile à trouver, et portait bien son nom : Secret Place.
Il s'agit en fait d'une petite salle de concert, gérée par l'association TAF (Tout à Fond), qui accueille plutôt des groupes de punk-rock mais pas que.
Je ne connaissais pas cette salle et j'ai été très agréablement surpris par le cadre (déco très sympa, bar d'hiver et bar d'été...) et par l'ambiance (clientèle assez éclectique, plein de petites brunettes et bonne bière bavaroise).
Seul bémol, l'affluence... nous étions en tout et pour tout une cinquantaine. Mais bon, cela m'a permis d'être très très près de la scène et de vous faire des images pas trop pourries.
Trois bluesmen se sont succédés sur scène pendant les trois heures et quelques de concert.
Le premier, la tête d'affiche, le bien nommé Big Ed Sullivan. Natif de Brooklyn, Big Ed est une figure du blues new-yorkais. Il est assez connu en France pour avoir pas mal tourné avec Popa Chubby.
J'ai beaucoup aimé sa prestation, un bon blues efficace, même si j'ai regretté les fioritures stylistiques qui, pour moi, encombre son jeu.
Il nous a, en effet, proposé un vrai show, utilisant une canette d'Heineken pour son slide, jouant guitare derrière la tête (un peu cliché) et restant les 3/4 du temps au milieu du public. Il était tellement proche de moi que je n'avais pas suffisamment de recul (et encore moins de lumière) pour le filmer...
Ceci dit, c'est un sacré guitariste.
Bon, comme vous avez pu le constater, il y avait aussi un gros blaireau qui s'est incrusté avec Big Ed...
Je ne m'attarderai pas trop sur le deuxième artiste, Arthur Neilson. Egalement new-yorkais, du Queens, et membre de l'écurie Popa Chubby, sa prestation ne nous a pas vraiment convaincu. A tel point qu'avec l'ami Yannick, nous nous sommes rabattus sur le bar pour nous désaltérer.
Que dire d'Arthur Neilson ? Pas vraiment de style propre, partant dans tous les sens... Certains de ses morceaux lents, voire langoureux, m'ont fait penser à du mauvais Gary Moore (tiens, il devient quoi celui là d'ailleurs ?).
Je vous en propose tout de même un extrait, une des premières tounes, qui était plutôt pas mal :
Et puis, le moment tant attendu est arrivé. Un québécois est monté sur scène, Patrick Leblanc, alias Pat The White. Et il a immédiatement enflammé la salle (en tout cas les 30 personnes qui restaient) avec sa Gibson Les Paul.
Beaucoup plus moderne que ses deux partenaires, Pat nous a servi un blues rythmé, riche et même inspiré.
Originaire de Carleton,dans le sud de la Gaspésie, Pat The White découvre la musique du groupe The Allman Brothers Band qui devient sa principale influence musicale. Il s'installe à Québec en 1999 où il crée le Pat The White Band.
Après avoir participé à de nombreux festivals avec cette formation, Pat sort en 2004 son premier album, Pat The White. Il reçoit sur ce premier opus de nombreux invités, comme Nanette Workman que j'ai eu la chance de voir sur scène au FestiVoix 2009, aux côtés d'un autre bluesman très talentueux, l'ami Steve Hill.
Son deuxième album, Reviver, sort en 2006. Depuis, Pat joue devant un public de plus en plus large. Ainsi, en juillet 2006, il a performé devant 15 000 personnes au Festival de Jazz de Montréal.
Mais pas besoin de tant de spectateurs pour faire un bon show. En effet, jeudi soir, il était visiblement heureux d'être sur scène malgré la faible affluence.
Alors ? Pas mal Pat The White !!!
Je vais vous épargner le bœuf final entre les trois bluesmen, il était plus de minuit et les musiciens semblaient un peu fatigués...
Pour les parisiens amateurs de blues, nos trois guitaristes seront au New Morning mardi soir.
Vive le blues québécois !!!