Dans les montagnes yéménites

Publié le 31 janvier 2010 par Argoul

Dhamâr est la cité la plus haute (2400 m d’altitude) après Yarîm. Ceinte d’un rempart en pisé, la ville offre un éventail des techniques de constructions : maisons en pierres colorées grises, noires et blanches ; maisons-tours de style sana’âni. Jadis la ville fut un centre d’élevage des meilleurs chevaux d’Arabie.

Ibb est bâtie à 2300 m d’altitude sur deux collines sœurs. Les maisons sont entièrement construites en pierre grise, aucun enduit décoratif. Seuls les oculi des fenêtres supérieures apportent  un peu de décoration. A noter, les soubassements en relief ont tous les coins arrondis, élément propre aux constructions de cette ville.

Jibla, à 2500 m, est accrochée au flanc d’une montagne basaltique et prise en écharpe par les gorges de deux rivières qu’enjambent deux magnifiques ponts de pierre. Elle fut la capitale de la dynastie sulayhide (1038-1138). Elle vit encore dans le souvenir de la reine Arwâ Bint Arwa, seconde femme après Balkis à avoir régné sur le Yémen, la légendaire reine de Saba. Dans la cité, les ruelles dallées sont bordées de hautes maisons harmonieusement étagées à flanc de colline. Les fenêtres sont festonnées de frise et de reliefs en stuc ; les portes en bois sculpté portent des inscriptions coraniques.

Taëz est à 1400 m d’altitude, à 265 km de Sanaa. Elle est dominée par le djebel Sabir (patience) culminant à 3000 m et dont les pentes plantées de qat sont parsemées de petits villages. La citadelle d’Al-Qahira perchée sur une colline domine la cité de 120 m. Les belles sont non voilées, couvertes de bijoux en or, le visage teint au curcuma. Indépendantes, les paysannes du djebel Sabir vendent du pain. Dans cette région, la gestion des affaires commerciales est confiée aux femmes.

Le djebel Haraz est magnifique ! Tout est beau : les paysages, les villages fortifiés accrochés à des pitons rocheux les plus inaccessibles. Chaque village est un bastion, les maisons forment le rempart percé d’une ou deux portes facilement défendables. Construites en grès ou basalte, ces maisons s’intègrent parfaitement au paysage. Grès ocre, basalte noir, rose, vert  ou gris, la pierre est belle et les maçons ont su utiliser les jeux de couleur à des fins décoratives.

Manâkha est à l’altitude 2200 m. Les façades en pierre de différentes couleurs sont badigeonnées de motifs géométriques et percées de fenêtres. La partie basse, rectangulaire, est surmontée d’un linteau au-dessus duquel s’ouvre une ogive décorée de vitraux. Des grilles font office de moucharabieh. Les serrures en bois sont imposantes. En tirant le loquet, grâce à un ingénieux système de clé « en peigne », les dents lèvent des clavettes dissimulées à l’intérieur.

L’ismaélisme, qui vit le jour en Iran après la révolte des Qarmates, fut introduit au Yémen au 12e siècle par les Sulayhides. Cette dynastie assura ses positions dans le Harâz avant de conquérir Sanaa, puis de s’établir à Jibla.

Al-Hajjara, ce superbe bourg fortifié offre d’un des plus bels exemples d’architecture de montagne du Yémen. La ville est installée au sommet d’une falaise impressionnante, ses hautes maisons sont érigées à même la roche et sans fondations. La pierre est presque noire, les décorations n’en sont que plus belles, seuls les étages supérieurs sont percés de fenêtres.

Le djebel Thulâ est extrêmement bien préservé et ceint de murailles intactes. Thulâ est érigée au pied d’une falaise de grès rose. Les maisons de 3 ou 4 étages serrées les unes contre les autres n’autorisent que d’étroites ruelles.

At-Tawîla (la longue) est à 2700 m d’altitude. Le dimanche et le vendredi, au marché, on croise des hommes vêtus du traditionnel gilet en poil de chèvre et armés d’un gourdin ; les femmes portent une robe assez courte sur un sarouel et un grand châle noir brodé de fils multicolores et de petits miroirs.

Al-Mahwît, la vieille ville est ramassée sur un piton rocheux à 2200 m d’altitude. Les maisons, massives, sont badigeonnées à la chaux et décorées de motifs en stuc.

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