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I wanna speak wolof, mais c'est dur.

Publié le 30 janvier 2010 par Francisbf

Bon.

Ca fait pas loin de deux mois que je suis ici, et mon wolof et toujours plutôt basique. Je sais quoi répondre quand on me dit nanga def (maa ngi fi), et quand un môme au nez morveux frappe à ma vitre en me montrant sa gamelle d'un air implorant et que j'ai commis l'erreur de jeter un oeil dans sa direction au lieu de faire semblant de régler l'autoradio (déedéet ou amul xaliss).

Passé ça, je suis un peu perdu.

J'essaye de donner le change. De faire comprendre aux gens qui m'interpellent en wolof que ce sont eux qui devraient avoir honte de ne pas me parler français, parce que ça ne se fait pas de parler en étranger aux gens quand on parle français soi-même (eux, donc, parce qu'ils parlent français, la plupart des sénégalais). Du coup, quand on me dit un truc que je ne comprends pas, je réponds « 对不起,可是你就说的话我都听不见, et je m'en tiens là. Bon, quand le gars parlait français mais que j'ai juste pas pigé son accent, j'ai l'air un peu con, mais c'est une habitude à prendre, je m'y suis fait, depuis le temps.

Mais j'ai honte.

Parce que je sais bien que je devrais apprendre le wolof. J'ai même envie de savoir le parler, pour pouvoir me la péter auprès des chauffeurs de taxi qui me feront des grands clins d'oeil en me disant « haha, toi tu es un sénégaulois, toi, wink, wink ». Bon, ils le font déjà, mais je sens que c'est pour s'insinuer dans mes bonnes grâces et me faire laisser un pourliche à l'arrivée de ma course (ne jamais donner de pourliche à l'arrivée de la course, c'est déjà bien trop cher).

Mais c'est trop dur, d'apprendre le wolof. Je travaille jusqu'à tellement tard que j'ai toujours pas réussi à m'occuper de mes papiers auprès de la police des étrangers (je risque l'expulsion vers la France d'ici quelques semaines, si on me contrôle, ce qui n'a pas encore été le cas, je vous rassure), ni de ceux pour faire venir ma malle. Enfin, ceux de ma malle, si, en partie, mais c'est le service compétent de mon employeur qui refuse de me répondre, aussi.

Bref, je travaille trop, et quand je rentre, si c'est à d'heure, c'est parce qu'il y avait mes cousines et j'allais pas travailler sur du wolof alors que je pouvais passer du temps avec mes cousines que ça faisait super longtemps qu'on avait pas passé du temps ensemble, et si c'est à pas d'heure, je n'ai absolument pas le temps de faire du wolof vu que ma tante me harcèle pour que je regarde des tas d'épisodes de Malcolm avec elle.

Bon, du coup, je fais de l'anglais, c'est bien, mais moins utile que le wolof ou le français, au Sénégal.

Mais c'est trop duuuuuur le wolof. Par rapport au wolof, apprendre le chinois, c'est comme trouver une comparaison entre manger une saucisse et pratiquer un exercice sexuel proscrit dans plusieurs états des Etats-Unis et en trouver une pour décrire l'apprentissage du chinois par rapport au wolof.

J'ai essayé, pourtant. Mon patron m'a donné tout un tas de bouquins pour apprendre ce langage. Mais si j'en crois ces livres, c'est vraiment une langue d'une concision abominable, doublée d'un manque de voyelles absolument ingérable.

Pour vous donner un exemple tiré d'un de ces bouquins, une chose aussi simple que « c'est comment chez toi ? » se dit :

~$ ls -F

Je ne vois même pas comment ça peut se prononcer.

Faudra que je vois avec lui s'il a pas de logiciel d'apprentissage, mais c'est un linuxien farouche, qui tente par tous les moyens de me convertir depuis que je suis arrivé, et il risque de ne pas vouloir me donner de logiciel compatible avec mon malheureux Windows.

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