Située à une cinquantaine de kilomètres au nord de Tel-Aviv, Césarée est une ancienne cité maritime Romaine dont Hérode en est le bâtisseur. Pour construire cette cité, Il s'inspire des grandes cités gréco-romaines. Les travaux de construction dureront 12 ans et cette petite cité deviendra le siège des procurateurs Romains.
En 1950 et 1960, des fouilles archéologiques vont mettre à jour des vestiges datant de différentes époques, ainsi cette ville de Cesarée appartiendra tour à tour, aux Romains, aux Byzantins, aux arabes et aux croisés.
Je vous emmène faire le tour de cette cité sise en bordure de mer. Nous nous promènerons dans un endroit calme ou nous allons côtoyer de vieilles pierres, Nous flânerons dans un endroit de rêve chargé d'histoire. Nous arpenterons le vieux port où les légionnaires débarquaient jadis et où accostaient toutes sortes de bateaux chargés d'épices et de tissus soyeux..... nous nous assoirons dans l'amphithéâtre pour imaginer quelque spectacle, nous marcherons le long de l'hippodrome où, les yeux fermés, nous verrons les courses de chars tirés par les chevaux. L'endroit est magique et nous sommes des rêveurs.... bercés par le bruit des vagues nous allons replonger dans l'histoire de cette cité antique avec un vrai bonheur.....
Des fortifications nous accueillent à l'entrée de la ville elles datent de la période des croisés et c'est Louis IX, roi de France qui les édifiera en 1252 afin de protéger la cité des pressions arabes. Il construira également un glacis, des tours et un fossé de 15 mètres de large pour renforcer la sécurité. Quelles que soient les époques, Césarée a toujours été protégée, les Romains avaient bâti une muraille de 2 km afin de sécuriser les quartiers résidentiels situés à l'extérieur de la ville. Suite à la conquête arabe, la cité fût entourée d'un mur de trois mètres d'épaisseur.
Dès l'entrée, nous nous trouvons sur les vestiges du temple dédié à César Auguste (époque Romaine). Ce temple construit en hauteur surplombe la mer et un accès composé de nombreuses et larges marches y conduit. Toutes ces pierres sont surprenantes, dispersées dans de nombreux endroits de l'esplanade, il est difficile d'imaginer ce temple du temps de sa splendeur. Il devait être grand et somptueux. Par contre, on pense facilement à la vue qu'avaient les Romains de cet édifice. En contrebas la mer avec le petit port d'Hérode et les vagues qui viennent s'échouer sur les rochers. Le va et vient incessant des bateaux qui transportent les richesses de l'Orient avant de regagner Rome. Les bruits et les senteurs, les porteurs de litière et les bêtes de somme qui se disputent le passage, les soldats qui montent la garde au sommet des tours.....
Entre l' ancien temple et la mer, à l'angle du port, une mosquée nous accueille. Elle est fière et droite et ne semble pas avoir souffert des marques du temps. Elle est certainement l'une des plus jeunes ici. Elle appartenait à un village Bosniaque qui a été abandonné en 1948 par ses occupants. Et nous voici sur l'ancien port, ou quelques petites embarcations attendent les visiteurs.
Ce port était une prouesse au niveau de la technique pour l'époque. Il était protégé par deux digues. Le brise-lame était surmonté d'une immense tour. Hérode fit immerger des blocs de pierre dont la plupart mesuraient 50 pieds de long sur neuf de haut et dix de large, certains étaient encore plus grands. Un procédé de coffrage a permis de cimenter ces blocs servant d'assise aux môles et remparts avec un nouveau matériau ou la cendre volcanique remplaçait le sable. Coulé et durci dans l'eau, c'est le premier mortier hydraulique connu au monde. Un système de vannes empêchait l'ensablement du port. (extrait de la vie quotidienne au temps d'Hérode - livre deMiriam Feinberg-Vamosh)
Nous empruntons maintenant la porte de la muraille sud. Cette porte donne sur la mer et le paysage est à couper le souffle. La mer nous lance ses reflets au tons bleus dégradés, lorsqu'elle se fracasse sur les rochers elle est presque transparente. Au loin, l'horizon se fige, les oiseaux effectuent de belles rondes qui nous donnent le tournis.
Face à la mer, l'hippodrome semble prendre toute la place, il s'étend le long de la plage et semble ne pas avoir de fin. Il est grand, 200 mètres de long pour à peu près 50 mètres de large. Il possède des rangées de gradins qui accueillaient jadis les spectateurs. C'est ici dans cet hippodrome qu'Hérode fit organiser les premiers jeux olympiques, pour inaugurer la cité de Césarée. A ce jour des spectacles équestres s'y déroulent de temps en temps.
Au dessus de l'hippodrome, un escalier qui traverse les gradins nous mène au cardo dont il ne reste que des bases de colonnes, des traces d'une rue principale qui devait être bordée de boutiques et de maisons, des dallages et des morceaux de mosaïques. Des restaurations ont mis à jour l'existence de thermes qui comportaient différentes salles d'eau, chaude, tiède et froide.
Nous redescendons les quelques marches et traversons l'hippodrome pour nous rendre dans le palais d'Hérode. Ce palais de marbre blanc -qui venait d'Asie Mineure- servait de résidence aux procurateurs Romains. Il était somptueux et très grand. Il était construit sur une bande de terre posée sur les rochers s'avançant vers la mer et la surplombant. Il comportait une cour intérieure, une piscine alimentée en eau douce et des citernes.
Un peu plus loin, nous arrivons au théâtre. Il est en grès et pouvait accueillir environ 4 000 personnes. Le haut de cet édifice nous montre un superbe panorama. A nos pieds, la mer et ses mouvements langoureux, vers le Nord le vieux port et sur la droite l'hippodrome où nous entendons encore et malgré les siècles passés, le bruit des sabots des chevaux qui martèlent le sol.
Au pied du théâtre des vestiges archéologiques sont dispersés dans ce que l'on pourrait appeler un jardin de vieilles pierres. Divers matériaux sont posés ça et là. On y trouve du granit provenant d'Egypte mais aussi du marbre importé d'Asie Mineure ou encore de Grèce.
Nous continuons notre balade à travers les vieilles pierres et surtout à travers le temps. Ici plusieurs périodes se succèdent et pour les archéologues néophytes que nous sommes c'est une visite enrichissante. D'ici j'aperçois cet hippodrome qui me fait tant rêver et accoudée sur une balustrade, je rêve, -le temps d'un instant- à la vie du temps d'Hérode. Au loin le port dans lequel je vais aller m'asseoir pour contempler la mer et écouter le bruit des vagues semble m'appeler....
Je me hâte, le soleil commence à décliner et je vais avoir droit à l'un des plus beaux spectacles, une image bien plus belle que les jeux olympiques d'Hérode sur son hippodrome, une pièce plus charmante que celle jouée dans le théâtre antique, un tableau bien plus beau que celui des commerçants débarquant leurs marchandises luxueuses sur le port....
Un coucher de soleil sur la méditérranée, une boule lumineuse happée par la mer.... un trésor pour les yeux et un souvenir inoubliable d'un voyage au temps de l'antiquité..... quelques images furtives d'une Césarée magnifique et il est temps de reprendre notre route pour d'autres contrées....