Déjà à l'arrivée des legers nuages de fumé nous montraient, que le secadou - nom régional du traditionnel séchoir à châtaignes nous accueillait.
Des nombreuse caisses à cerises remplies de marrons - les mêmes, que nous utilisons à Lisson pour les
raisins aux vendanges - étaient triées pendant les semaines et les dernières attendaient devant le s´choir, d'être "enfournées" à leur tour.
Le but de l'action: faire sécher les marrons en douceur - parfois pendant plusieurs semaines - pour ensuite, une fois leur peaux enlevés - pouvoir les garder longtemps - entiers ou moulu en savoureuse farine.
L'odeur caractéristique du feu de bois de châtaignier flotte dans l'air - il faut l'entretenir en permanence, à petite flamme dans la pièce noir en bas du sécadou, pour que les fumés chaudes traverses le plafond en clef de bois (de châtaignier) et sèchent et imprègnent doucement mais sûrement les marrons, stockés dans des caisses ajourées à l'étage du petit bâtiment en pierre de pays et s'échappent ensuite en volutes bleues au dessus de la ferme. le feu en bas du sécadou demande un entretien permanent
Un travail de patience et de longue haleine, parfois suffoquant, comme il n'est plus pratiqué souvent de nos jours dans la montagne - bien à l'image de ce géant tranquille, qu'est Fritz, Bavarois de naissance, bourlingueur en Afrique à son temps, devenu Héraultais d'adoption depuis 15 ans et, ensemble avec sa femme Almuth, paysans castanéicoles et infatigables cultivateurs de ce bout de terre haut perché et perdu, qu'est Dausse avec ses hectares de châtaignerais rigoureusement rénovées autour de la ferme par leur dévouement et à force de leurs bras et jambes.
les marrons dans leurs caisses ajourées, qui permettent de les tourner régulièrement pendant le séchage
le rémuagerégulier permet aussi, de contrôller le taux de séchage
les fruits perdent leur aspect dodu à mesure qu'ils sèchent, sans pour autant être brûlés
Le lendemain matin, un magnifique lever du soleil au dessus des collines d'en face me récompense, de m'être levée tôt, pour pouvoir aider au ramassage des derniers marrons.
Je suis Fritz dans les petites terrasses bordées de rochers féeriques
et pendant une pause bien méritée, je ne me lasse pas, de l'écouter, quand il me raconte l'histoire de Dausse, de ses anciens habitants, des joies et des difficultés de cette vie frugale mais magnifique dans ce lieu magique.
Si vous voulez un jour vous initier à cette culture presque disparu, tout savoir sur la production traditionnelle des marrons, vous aérer la tête et l'esprit face aux vues magnifiques et goûter aux crêpes à la farine de châtaigne d'Almuth, il vous suffit de prendre rendez-vos avec les Schwann au 04 67 97 82 30