Comment ne pas évoquer l'affaire Clearstream ? Comment ne pas évoquer ce combat au dernier sang qui oppose et continuera d'opposer Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin. Je n'apprécie ni l'un ni l'autre. L'hypersarkozysme me donne des boutons et le récit de Lionel Jospin dans son livre ainsi que celui de Jean-Marie Colombani sur le site slate.fr me donnent à réfléchir sur la conduite de Dominique de Villepin.
L'un comme l'autre désignent Villepin comme l'homme des coups tordus et des basses besognes. Cet admirateur de Fouché, ministre de la police de sinistre mémoire, a été relaxé en première instance mais le parquet a fait appel parce que, dans l'affaire Clearstream « toute la vérité n'a pas été faite. »
Qui a été le commanditaire des faux listings et dans quel but ? Imad Lahoud ? Gergorin ? Ou quelqu'un d'autre. Qui a cherché à bénéficier de la présence du nom de Nagy Bocsa sur ces listings, nom d'une parenté de Nicolas Sarkozy. Qui a tenté d'empêcher ce dernier d'être candidat à la présidentielle ? Ces questions sont aujourd'hui en partie sans réponses.
Qui a poussé le procureur à faire appel du jugement de relaxe de Dominique de Villepin ? Le parquet est sous la coupe du gouvernement et du Président. Est-il possible que le procureur de la République et la présidence de la République n'aient pas communiqué entre eux dès le jugement prononcé ? Si la réponse est oui, personne n'y croira.
Le bilan : un désastre pour la droite. Quoiqu'il advienne de l'issue judiciaire de cette affaire, il est évident que les deux hommes vont continuer d'en découdre malgré les masques et les discours publics. Villepin et Sarkozy se détestent. La haine et l'esprit de revanche les animent. Le feuilleton durera une belle année.