De quoi rit donc le Monde?
C’est pour répondre à cette question, et à beaucoup d’autres, qu’une équipe d’écrivain, de reporters et d’artistes a bien voulu, sur mon invitation, partir à travers le globe et recueillir, par le texte et le dessin, l’écho du rire mondial.
C’est par ces mots que Daninos, dans une courte préface, résume l’ambition de ce livre publié en 1953 par la Librairie Hachette.
Réunissant des textes de 30 auteurs différents, dont 3 académiciens (Marcel Pagnol, André Maurois et Henri Mondor) le Tour du Monde du rire nous entraîne d’Afrique en Amérique, du Japon en Angleterre, s’amuse à nous amuser de ce qui fait rire chaque pays et nous offre une sélection d’histoires drôles de nature à exciter les zygomatiques les plus paresseux. Et pour ceux qui préfèrent une image à toute forme de discours, une abondante illustration empruntée aux journaux du monde entier accompagne chaque texte et en augmente encore la saveur.
Le rire anglais:
H.G. Wells eut des débuts difficiles. Avec son ami Henley, il avait fondé The New Revue, dont le tirage était très limité. Voyant un jour, des fenêtres de son bureau, passer un enterrement, Wells dit à Henley:
« Pourvu que ce ne soit pas notre abonné! »
Le rire américain:
Certaine rencontre entre Mark Twain et Paul Bourget est demeurée célèbre. L’écrivain français daubait sur le manque de tradition de l’Amérique.
« Quand un américain n’a rien d’autre à faire, il peut toujours essayer de dresser son arbre généalogique jusqu’à son grand-père…, dit Bourget.
- Sans doute, dit Mark Twain, mais quand un français n’a rien de mieux à faire, il peut toujours essayer de savoir qui a été son père. »
Le rire au Japon:
Une jeune femme dit à un mendiant:
« Vous êtes bien constitué; vous semblez bien portant; pourquoi ne prenez-vous pas un métier?
-Madame, vous avez un charme extraordinaire et pourtant vous ne montez pas sur les planches; la situation est exactement la même. »