Jack se retrouve (pour la huitième fois !) à vivre la pire journée de sa vie. Au menu cette fois-ci : Traité de paix entre Orient et Occident, un Jack vieillissant, une CTU flambant neuve, des brushings d’enfer, des has-been, des guests de série TV à la pelle, et surtout, du « bigger than life », qui fait de 24 cette série comic book, ce plaisir coupable dont on ne peut se passer !
“I’m on my way”. “Copy that”. “DROP THE WEAPON DOWN NOW !”
Jack Bauer est de retour !
Enfin, on devrait plutôt dire Papy Jack cette année, tant le Jack d’il y a presque 10 ans (whoooo punaise la claque) voire le double dans l’espace temporel du show, a vieilli. Il n’aspire qu’a profiter de la retraite, et clame à qui veut l’entendre qu’il est « too old for this shit ».
Puis il se rend compte que son remplaçant est cette endive de Freddie Prince Junior (honteusement sous exploité), donc il n’a pas d’autre solution que de reprendre le 4x4, l’oreillette, et Chloé est d’aller botter le cul à ces enfoirés de terroristes [insérez ici le nom d’une origine ethnique quelconque]. Cette année la menace est russe (mais pas que), et le show surfe clairement sur l’intrigue de la saison 1, après ce recentrage en forme de retour aux sources qu’était la saison 7.
En gros, on a encore un Jack qui n’a rien à faire là, mais qui continuera la mission, même sans l’aval de la CTU, un président menacé de mort mais qui s’intéresse plus aux problèmes de son couple, et une multitude de sous-intrigues complètement stupides mais qui permettent d’étirer le temps jusque 24 heures et de se reposer entre deux fusillades/tortures.
L’avantage avec cette saison, c’est qu’en 5 épisodes, le point de départ est déjà complètement retourné, la menace présidentielle étouffée, et les auteurs semblent déjà reparti sur quelque chose de complètement différent. C’est fun, ça fonce à toute allure, et c’est suffisamment crétin pour être pris au second degré. C’est avec la maturité que le show a trouvé la solution a son problème de longévité. Comment garder le téléspectateur après huit ans de menaces nucléaires, de Jack contre le reste du monde et de politiciens véreux ? En fabriquant une semie-parodie de roller coaster décérébré, parfaitement conscient de ses défauts comme de ses qualités, jouant avec el public des passages attendus ou obligés.
En effet, la taupe est connue dès le premier épisode, les rebondissements s’enchaînent, parfois pour le bon fonctionnement de l’intrigue, parfois juste pour le fun (les flics qui tabassent Jack juste parce qu’il passait par là), et l’on ne s’ennuie pas une seconde. Alors certes, il faut parfois être un fan hardcore pour supporter des élans typiquement 24 (l’ex Starbuck et son ancienne vie secrète qui refait surface, où comment remplir 10 minutes d’épisodes avec du vent), mais la série joue suffisamment avec ses codes pour le fan, même acharné soit encore surpris : la CTU au top de la modernité avec ses écrans géants et ses drones, un espace temps de nouveau respecté avec des trajets en voiture qui durent plus longtemps que la pause publicitaire, un Jack en petite forme, qui se laisse aller à des petites siestes ou prête son rôle de tortionnaire (dans une scène hautement sympathique), mais ça ne l’empêche pas d’embrocher des types à la hache, et d’aligner, avec le reste du casting, un body count de haute tenue.
Jack Bauer is back baby ! Et si la série n’a plus rien à voir avec le choc de son lancement en 2001, elle est néanmoins devenue ce rendez-vous indispensable, un plaisir coupable bien léché, qui vide la tête autant qu’il est jouissif.
Et c’est bien tout ce qu’on lui demande.
8/10