Tilly et moi papotons en nous laissant bringuebaler d’une station de métro à une autre. Je râle : « c’est quoi cette manie d’illuminer sa maison comme ça, dedans, dehors ? Ca dégouline de partout. » Nous nous efforçons de ne pas parler trop fort. Ne pas choquer les oreilles chastes du garçonnet assis en face. Sa jolie maman (ou sa nounou ou sa tantine) "comme il faut", feint de ne pas nous entendre. Pour finalement prendre part à la conversation. Moi : « Non mais, j’vous jure, chaque fois que je traverse le village, je manque de rentrer dans le décor. Je vais leur donner à remplir un constat d’accident, moi, s’ils continuent à m’énerver avec leurs traîneaux, leurs rênes, sur les toits, dans le jardin. Et des pères Noël en plastique en veux-tu en voilà qui se les gèlent de la mi-décembre à la mi-janvier. A croire que c’est contagieux. Les voisins n’osant pas passer pour des rabat-joie ont eux aussi décoré leur balcon de kilomètres de guirlandes. » Tilly et la demoiselle comme-il-faut rient. Tilly nous raconte que des militants arpentent les Champs Elysées, la nuit, prennent pour cibles les grandes enseignes. Et les marques parées de lumières déclarent forfait. Mais je les bénis, ces gens, dis-je. Et la demoiselle, la maman, que sais-je, nous jette un regard espiègle, signifiant : « j’en fais partie ». Alors que nous arrivons à destination, je demande à la jeune femme : « Ca n’est pas trop compliqué ? » « Oh, non ! A califourchon sur les épaules d’un camarade et un coup de balai bien senti aux interrupteurs. » Une sonnerie annonce la fermeture imminente des portes. J’agrémente mon au revoir d’un sourire reconnaissant et d’un « Continuez ! »
Tilly et moi papotons en nous laissant bringuebaler d’une station de métro à une autre. Je râle : « c’est quoi cette manie d’illuminer sa maison comme ça, dedans, dehors ? Ca dégouline de partout. » Nous nous efforçons de ne pas parler trop fort. Ne pas choquer les oreilles chastes du garçonnet assis en face. Sa jolie maman (ou sa nounou ou sa tantine) "comme il faut", feint de ne pas nous entendre. Pour finalement prendre part à la conversation. Moi : « Non mais, j’vous jure, chaque fois que je traverse le village, je manque de rentrer dans le décor. Je vais leur donner à remplir un constat d’accident, moi, s’ils continuent à m’énerver avec leurs traîneaux, leurs rênes, sur les toits, dans le jardin. Et des pères Noël en plastique en veux-tu en voilà qui se les gèlent de la mi-décembre à la mi-janvier. A croire que c’est contagieux. Les voisins n’osant pas passer pour des rabat-joie ont eux aussi décoré leur balcon de kilomètres de guirlandes. » Tilly et la demoiselle comme-il-faut rient. Tilly nous raconte que des militants arpentent les Champs Elysées, la nuit, prennent pour cibles les grandes enseignes. Et les marques parées de lumières déclarent forfait. Mais je les bénis, ces gens, dis-je. Et la demoiselle, la maman, que sais-je, nous jette un regard espiègle, signifiant : « j’en fais partie ». Alors que nous arrivons à destination, je demande à la jeune femme : « Ca n’est pas trop compliqué ? » « Oh, non ! A califourchon sur les épaules d’un camarade et un coup de balai bien senti aux interrupteurs. » Une sonnerie annonce la fermeture imminente des portes. J’agrémente mon au revoir d’un sourire reconnaissant et d’un « Continuez ! »