Carnets de plongée (numériques)

Publié le 30 janvier 2010 par Veroniquer

C'est le week-end (congé de fin de semaine), occasion d'un billet sur deux ou trois impressions de plongée numérique.

En écrivant ceci j'alimente à l'évidence la métaphore habituelle du Web comme océan (grandes profondeurs, univers riche et proche mais peu exploré, porteur de découvertes et de possibles, etc).

Mais, l'élément me convient, et les fameux blogs (<oui, vous vous souvenez, ces endroits où l'on écrit) viennent étymologiquement de là: weblog, contraction de Web et Log (voir par exemple la définition donnée en 2005 ici!). Carnets de bord numériques, tenus par divers capitaines au long cours.

Le capitaine fait ici référence à un commentaire laissé - par lui-même - après lecture d'un excellent billet intitulé: Optimiser sa veille d'opinion avec Google, chez CaddeReputation.

Il s'agit d'un billet écrit par un professionnel de la veille (veille d'information sur Internet).

Au passage, la littéraire que je suis s'arrête sur ce beau mot de circonstance (veille): Anne ma sœur Anne, ne vois tu rien venir?

Un veilleur, beau métier, non? Celui qui guette sur l'océan numérique comment se propage le nom de votre marque ou votre réputation, celui qui scrute les tendances sur l'horizon, celui qui sait plonger - justement - et pas avec un tuba - comme moi - non, avec des bouteilles, voir un bathyscaphe!

Celui qui peut, aussi, décrypter les signaux qui pullulent sur l'océan numérique - un peu à la manière du 'rail' d'Ouessant de nuit (<les vrais navigateurs comprendront).

Profession d'importance aujourd'hui côté intelligence économique, comme marketing ou renseignement, pas la peine de souligner plus encore cette évidence. Les déclinaisons sont multiples.

Or, en lisant ce billet, je me suis rendue compte que j'utilisais quotidiennement ces méthodes - version autodidacte - car, à force d'y passer du temps et d'être curieux (il faut regarder attentivement les pages, les options proposées etc) lorsque l'on cherche quelque chose...

Et, je me suis posée des questions plutôt similaires à celle que se pose l'auteur en conclusion: à savoir, le côté 'formaté' de ces recherches. Car, en ce qui me concerne, les outils utilisés fonctionnent sur la base d'algorithmes et de paramètres sur lesquels je n'ai aucune prise.

Pour le dire autrement: pour pêcher, j'utilise des filets conçus par d'autres - jusque là, ce n'est pas étonnant - et peut-être également est-ce que j'attrape des bancs de poissons qui ont été placés là... pour qu'on les attrape!

Et pour cause d'ailleurs, sinon, une autre profession serait obsolète, celle des SEO (Search Engine Optimizer): ceux qui font que les bancs de poissons remontent des grandes profondeurs pour qu'on puisse les apercevoir sur l'océan Google, par exemple.

Parfois donc, en revenant d'une plongée, j'ai l'impression d'avoir été un peu 'touriste': Plongez par ici, c'est le meilleur spot qui soit pour voir des coraux et des poissons multicolores!

Surtout lorsque, après, je retrouve les mêmes pêches exposées sur les quais (Twitter, digg, Delicious, Hootsuite, Seesmic, etc) à la criée...

Parfois aussi, je rapporte quelques spécimens uniques - dont je me demande si les autres pêcheurs les voient. Je les expose sur mon petit étal numérique (Twitter), parfois ornés d'étiquettes explicatives pour le badaud.

Donc, pour éviter la lassitude du touriste, il m'arrive de plonger ailleurs. Volontairement, j'essaie d'utiliser d'autres outils, d'autres méthodes, voir de me laisser flotter au gré des courants (serendipity disent-ils).

Côté veille d'information, je pense qu'il s'agit là aussi d'une notion bien connue du côté du Renseignement (version old school): certains sont plus créatifs que d'autres- je ne parle pas de moi, mais des veilleurs professionnels. Il faut connaître les outils, savoir les utiliser et ceux qui savent interpréter ce qu'ils collectent pour mener d'autres recherches et/ou suivre d'autres directions, ceux là ont d'autres fonctions peuvent explorer différemment.

Voilà, ceci complète un peu - je l'espère - mon commentaire rapide sur l'excellent billet sus nommé.

Je retourne de ce pas faire un peu de plongée... en dilettante.

Et puis, n'hésitez pas - à apprendre à explorer - la boîte de Pandore, on y trouve de belles choses.

Photo Thorsten Braun - copyright photoXpress.com - Affiche du film Océans de Jacques Perrin, paradise plongée