Laisse-moi trouver refuge en toi ce soir, In-Mut-Too-Yah-Lat-Kekt, majestueux orage s'avançant en roulant et grondant sur la montagne élevée aux pics escarpés.
On a mené la guerre contre toi, contre ton peuple et tes enfants. Tu sais tout le poids d'une vie. Tu t'es défendu. Tu as conduit les tiens par des chemins escarpés, des chemins d'hiver et de neige vers la paix. Mais la haine collait à tes pas elle t'a rattrapé. On a tué ton peuple, on t'a fait esclave.
Je me tourne vers toi ce soir car je suis prisonnier de mes propres peurs, de mes sentiments torturés. Qu'est ce que la paix In-Mut-Too-Yah-Lat-Kekt ? Qu'est ce que la paix ? J'étais dans la dérision quand mon amie me montre l'image de cet enfant qui retrouve sa mère noyée dans le canal. Sa longue robe recouvre son visage. Aide-moi Chief Joseph à tendre cette robe dans sa forme originelle.
Je veux voir le visage de ma mère dit l'enfant, je veux voir le visage de la paix. Oh ! Tous ces démons qui rôdent parmi nous. Tout ce malheur qui a fondu sur Haïti. Toute cette haine que prennent en repas quotidien des gens qui dirigent des peuples, tant d'hommes aussi aux visages peints de peur.
Qui est bon ? Qui est mauvais ? Dis-le moi. Le regard clair, seul, parle juste. Mais la paix ? Combien de mauvais terrain faudra t-il encore franchir, combien de chemins escarpés sur lesquels nos pas buteront-ils ?
J'entends ta réponse par-delà le grand vide du temps. Ralentir me dis-tu, prendre place au centre de son coeur. Il faut réintégrer le centre son coeur me dis-tu...