Après deux ans d’attente, Heavy Trash sort son troisième album. Préparez-vous à vous prendre une grande claque qui vous laissera déboussolés et heureux. Matt Verta-Ray et Jon Spencer, créateurs de cette bête sauvage rockabilly, enchaînent les disques comme une bande d’accros aux jeux sous speed s’exciteraient au Jenga : carré et droit au départ, avec une base stable, ils enlèvent des pièces. Le tout tangue, ça les fait flipper, ils croient, ils parient que tout va s’écrouler, ils en chient dans leur froc. Mais Jon Spencer ne tombe pas. Il bouscule et pousse et nous entraîne dans une chute inéluctable qui ne vient pas, comme une moto dans un virage serré, qui penche de plus en plus mais finit par vous emporter en douceur vers le virage suivant. C’est à ce niveau que se situent les chefs d’œuvre de Jon Spencer. Peut-être qu’on n’en est pas encore là avec ce troisième album. Pas encore mais pas loin.