Essayez de taper “No regrets” dans YouTube. Vous pensez que vous tomberez sur la chanson éponyme de Robbie Williams? Rien de cela. Tony Blair vient de le dépasser dans le classement après son audition devant des représentants de la Commission Chilcot sur l’engagement britannique en Irak.
“Des responsabilités oui, des regrets, non” déclarait l’ancien premier ministre britannique à la fin de l’audition ce qui a sorti d’ailleurs une personne du public de ses gants qui s’écriait “What, no regrets? Come on.”. Le public, qui a longtemps attendu que la lumière soit faite sur l’intervention britannique controversée en Irak et qui est reparti déçu.
Visiblement embarrassé, M. Blair a tenu bon l’examen qui a duré près de six heures et a raté l’occasion de faire son mea culpa et d’abaisser son ego en reconnaissant une erreur flagrante de jugement en 2003 quand il engageait 45 000 soldats de la couronne auprès des soldats américains.
Tout sauf du factuel, la stratégie de défense de Blair consistait à éviter d’affirmer qu’il avait soutenu, qu’il avait fait vivre un mensonge flagrant et, qu’il était loin d’ignorer à l’époque, notamment que l’Irak ne disposait pas d’armes conventionnelles dont la dangerosité nous avait été matraquée à l’époque. Une histoire montée de toutes pièces..
Entre autres, à la fin de l’audition, M. Blair mentionnait qu’il y avait une autre lecture des relations internationales, que Irak était le seul pays qui aurait pu contenir l’agressivité iranienne d’aujourd’hui.
Tout compte fait, j’ai pensé involontairement au superbe eastern soviétique “Le soleil blanc du désert” du réalisateur Vladimir Motyl. Le héros principal le soldat démobilisé Sukhov, qui avant de rentrer dans le pays est empêtré dans les fins fonds du désert de l’Asie centrale pour combattre malgré lui la bande d’Abdullah. Il y prononce la phrase devenue culte par la suite: L’Est, tu sais, c’est une affaire délicate”.
Le film était filmé en 1969. Il était temps que M. Blair le comprenne que le Moyen Orient ne se gère pas toujours à l’Occidentale.