Cela devient un petit drame birman... Sauf que ce cet appel du parquet qui semble d'autant plus puissamment téléphoné qu'il est qualifié d'anodin par ses metteurs en scène risque bien de se transformer en boomerang lorsque la Cour d'Appel se prononcera dans une dizaine de mois...
Et quoi qu'elle dise!
Tout cela fait très bourrée auvergnate: deux pas en avant, trois pas en arrière.
En attendant, il faut bien se distraire, et j'ai vu un film extraordinaire.
Were the World mine...
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=141389.html
Car la chose est tournée en numérique basique, pas en super-numérique à la Walt Disney, et le support ne semble pas supérieur à un simple DVD, même si la qualité est correcte pour une petite salle.
Comment définir le machin? Plus je vous en dirai, et peut-être moins vous aurez envie d'aller le voir, et pourtant c'est un petit chef d'œuvre de finesse, d'émotion et d'humour qu'il ne faut pas manquer.
Tout commence comme un film normal, voire banal. Nous sommes dans un « college » américain, on y joue au rugby, et on y prépare le traditionnel spectacle de fin d'année dans la salle des fêtes. Au programme: Songe d'une Nuit d'Eté de Shakespeare. Il y a un pédé de service, qui se fait traiter de pédale dans les couloirs et trouve faggot tagué sur son vestiaire. Il vit seul avec sa mère, comme de juste.
Oui! Les trois quart du dialogue du film sont des vers du Songe d'une Nuit d'Eté sortis bien à propos de leur écrin pour coller aux situations avec une totale efficacité!
Outre les scènes fantaisistes, on y trouve aussi de superbes scènes de coming-out et des dialogues déchirants entre la mère et le fils, notamment.
Cinéphiles, à vos souvenirs: il y a des clins d'œil à Busby Berkeley, des ballets à la Jérome Robbins dans West Side Story, des scènes de maison assiégée du plus pur style Nuit des Morts-Vivants, des allusions au Cercle des Poètes disparus, des rumeurs de Rocky Horror Picture Show, plein de choses hétéroclites que j'oublie et sans doute d'autres aussi que je n'ai pas vues... Le réalisateur connaît ses classiques!
Petit bémol: il y a manifestement des scènes coupées, notamment le tour de chant du héros, qui a une fort jolie voix lors des répétitions, mais que le film ne montre pas se produisant dans le théâtre... Or, cette scène doit bien exister, puisqu'elle constitue précisément la photo de l'affiche! Pourquoi nous en a-t-on privé?
Malgré cette égratignure, c'est un film qu'on peut voir en famille, et même avec les enfants. Le spectacle idéal pour emmener un parent ronchon qui accepte mal la Nature du Prince...
Nous n'étions pas bien nombreux dans la salle, faites vite!