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Et si les informaticiens étaient incompétents ?
Dilbert nous a déjà montré les ravages que peux faire un manager dans le domaine IT, cependant, que se passerait-il si on réfléchissait de l’autre coté du miroir, qu’elles ravages et qu’elles implications d’avoir un informaticien “incompétent”*.
On sait déjà , grâce à Joel Spolsky, que la différence entre un bon développeur et un excellent développer et d’un facteur de x10, aussi , Spolsky toujours, nous apprend que laisser passer et ne pas engager des centaines de très bon développeurs vaut mieux que d’engager un seul qui soit incompétent. Tout ceci nous incite à revoir nos positions : les implications d’avoir un informaticien « pas à la hauteur » sont-t elles si catastrophiques?
Réalité ou fiction ?
Vous imaginez une entreprise avec un développeur qui « maitrise » les bases de données sans connaitre les injections SQL (j’en connais beaucoup), quel crédit accorder aux données de cette entreprise? À mon avis dans ce cas, mieux vaut avoir des informaticiens qui n’ont jamais vu de base de données !
Aussi, n’avez vous jamais vu un développeur qui, par ignorance, au lieu d’utiliser une fonctionnalité offerte par le langage/outil, la coderais lui même et d’une façon médiocre de surcroit (Voir Not Invented Here Syndrom). En plus du temps perdu (donc de l’argent !) cela pose de sérieux problèmes en termes de maintenabilité du code et de qualité du logiciel (surtout si notre fameux développeur ne connait pas l’importance d’avoir du code “propre”).
Bien plus, nous nous reposons trop souvent sur nos formations, alors que la formation académique n’a nullement l’ambition de pourvoir toutes les compétences requises pour travailler (au contraire, l’université à la fâcheuse tendance d’enseigner ce dont l’entreprise n’a pas besoin !), la formation académique vise à produire des informaticiens aptes à apprendre et à appréhender plus facilement les défis et la réalité de l’entreprise, le diplôme n’est pas la fin de la formation et de l’apprentissage, bien au contraire.
Toutefois, il est vrai que le chef de projet a à ça charge de contrôler et d’assurer que ses subordonnées font le travail qu’il faut. Mais combien de personnes peut-on contrôler? Et surtout jusqu'à quel niveau de détail le travail est contrôlé? Par ailleurs, cela pose une autre question, est si le chef de projet était aussi incompétent?
Tout cela me pousse à dire que ce le « Pointy Haired Boss » n’est pas la seule catastrophe dans une direction IT, aussi et surtout tous ces informaticiens, nous, qui ne savons pas faire notre travail comme il le faut, représentons une menace pour l’ensemble de l’écosystème IT.
Repensez la compétence de l’informaticien
La solution à mon avis, et que d’une part les entreprises, forment à leur niveau massivement, les informaticiens qui ont en besoin, et donc pas seulement ceux qui le méritent au vu de leur travail. Et que d’autre part, nous informaticiens, nous nous prenons en charge et nous nous formons, que ça soit dans les écoles ou au-delà.
Je pense que la problématique de la compétence des informaticiens est très importante, et que nous l’évitons trop souvent cependant. Il est à mon avis urgent de revoir nos positions en ce sens, et que nous nous mettons au travail, afin de pouvoir (enfin) produire du logiciel « libre »**.
* Par informaticien j’entends tout les acteurs techniques du monde informatique au sens large (développeur, DBA, …), par ailleurs, la définition d’un informaticien incompétent en tant que telle est un débat en soi.
** Dans l’argot algérois un produit libre ou « hor » veut dire que c’est un produit de marque et qu’il est authentique.
[Source : http://tigroo92.ouvaton.org/Le-monde-du-travail.html]