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L'enfer d'Henri Georges Clouzot est un cas d'école. Un film inachevé. Le documentaire narre ici la passion dévorante d'un artiste -Henri Georges Clouzot- trop ambitieux pour réaliser un film dit visionnaire. Tout dans ce film est à son paroxysme : les acteurs, Romy Scheiner est au sommet de sa beauté, elle apparaît telle une Marylin skiant à tout va sur un lac argenté (la pellicule de cinéma ?) Serge Reggiani est filmé de manière hypnotique (on peut noter un certain abus du zoom regard qui chamboule parfois). En outre, les couleurs sur la bouche de Romy (du bleu, du rouge, du jaune) traduisent de façon organique la passion amoureuse et destructrice qu'à un homme pour une femme, qu'à un auteur pour son œuvre. Les formes géométriques comme ce plan (un forme isocèle rouge semblable au sexe d'une femme) presque psychotique, très violent au regard nous donne à voir une pathologie dérangeante, une sexualité folle presque dépressive, un naufrage... Ce film portait sans doute mal son nom mais grâce à un énorme travail de collage et de documentation (les témoignages des techniciens) apportés par Serge Bromberg et Ruxundra Medrea, L'enfer d'Henri Georges Clouzot retrouve son aura tellement précieux pour le 7ème art. A voir, rien que pour la dernière scène. De l'art à état brut.
Romy infernale de beauté : une déesse d'un autre temps.