Gainsbourg Vie héroïque

Gainsbourg, vie héroïque n'est un bon ou un mauvais film. C'est plutôt le regard d'un jeune réalisateur sur une figure mythique de la chanson française.

Retraçant la vie du petit Lucien Ginsburg au sulfureux Gainsbarre, le film peine à trouver une dynamique suffisante pour éveiller la curiosité du spectateur. Film chronologique Gainsbourg, vie héroique est le paradoxe de ces films qui sont à la fois trop court et trop long.

Trop long au début sur l'enfance, mais trop court et pas assez explicite sur certains passages.

On aurait aimé voir se rencontrer Gainsbourg et Bardot, leurs premiers regard, les circonstances de cette rencontre. Au lieu de cela, on a une Casta qui arrive dans un couloir d'un appartement accompagné par un lévrier afghan.

Film linéaire, Vie héroique n'arrive pas à donner à voir une progression dans la psychologie du personnage de Gainsbourg. Si les dialogues et l'interprétion magistrale d'Eric Elmosnino sont plutot convainquants, le film tourné par séquences-comme des vies ajoutées sans liens entre elles-n'arrive jamais à trouver cohérence.

Certes on aura vu Gréco, Bardot, Birkin et Bambou, mais au delà de cette simple présentation de ces artistes, on restera frustré. On aurait voulu rentrer dans l'esprit du chanteur et l'on reste en dehors. Malgré l'idée intéressante de mettre en scène un personnage imaginaire, le film reste donc plus proche du documentaire que de la scénarisation.

Dire en un peu plus de 2 heurs à peine toute la richesse et les démons de la vie de l'artiste était sans doute impossible. Le parti pris de départ sans doute dangereux. Le résultat reste mitigé. Mais sans doute étais-ce le choix de Joann Sfar: après avoir vu le film, Gainsbourg reste une énigme.

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