La bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg, l'une des 3 bibliothèques nationales de France, consacre une exposition au poète et essayiste allemand Friedrich Hölderlin. A cette occasion, onze manuscrits sont présentés pour la première fois en France.
Ces pièces étaient conservées jusqu'ici à la Württembergische Landesbibliothek de Stuttgart qui avait déjà consacré une manifestation autour d'Hölderlin en 2008. « Ils sont vraiment la clé de voûte de l'exposition », a confié à l'AFP David-Georges Picard, conservateur à la BNU qui compte 3,5 millions de documents.
Le salon organisé en partenariat avec la WLB à Stuttgart est intitulé Friedrich Hölderlin, présences du poète. Il se tiendra du 28 janvier au au 1er avril en Alsace.
L'exposition accueillera 160 documents parmi lesquels des manuscrits et livres, des peintures, des sculptures et même des films. Elle permet de retracer le parcours d' Hölderlin, considéré comme l'un des plus grands philosophes allemands de la période classico-romantique. Il sera ainsi possible de percevoir l'étendue de son influence influence sur d'autres disciplines (psychanalyse, Beaux Arts) et un espace lecture sera aménagé à cet effet.
Vous pourrez notamment retrouver au salon un manuscrit de L'Archipel poème datant de 1800, « enterré en 1945 à Berlin pour le protéger des bombardements, peut-être dans une caisse métallique, ce qui lui a donné une teinte bleue » explique M. Picard. Le passeport de Hölderlin établi à Bordeaux en 1802 sera également exposé à Strasbourg. La folie aurait gagné le poète après ce voyage en Aquitaine.
« Depuis la première publication des poèmes en 1791, les textes de Hölderlin n’avaient été publiés que de façon isolée dans des almanachs, des périodiques littéraires et des anthologies. Cette première partie de l’exposition rassemble les manuscrits des plus grands poèmes ainsi que les almanachs, vecteurs essentiels de la vie littéraire de l’époque. Seuls les deux volumes d’Hypérion et les traductions de Sophocle, également exposés, furent publiés séparément. Cet éparpillement explique en partie la relative obscurité qui est longtemps restée attachée au nom de Hölderlin. »